C’est une vision bien étrange qui saisit le visiteur qui s’aventurerait aujourd’hui au Louvre des Antiquaires. Sur les quelques 300 commerces qui ont animé cet espace de 15.000 m2 conçu dans les années 70, seuls 5 sont encore en activité. Toutes les autres boutiques ont été progressivement désertées au gré des non-renouvellements de baux par le propriétaire, la Société Foncière Lyonnaise, qui a prévu de “re-qualifier” ce bâtiment emblématique. Le projet, d’un coût de 100 millions d’euros et qui nécessitera trois ans de travaux, sera mené par la société Vinci qui assurera également la commercialisation des surfaces.Il prévoit la transformation de cette galerie marchande sur 3 étages en une série de quelques surfaces de 3000 m2 chacune, qui seraient proposé à de grandes enseignes de la mode. Les façades du bâtiment seront refaites, pour créer de grandes vitrines et ménager des accès habillés de laiton de part et d’autre (rue de Rivoli et rue Saint Honoré), chaque magasin bénéficiant d’une surface “traversante”. Outre le fait que l’on peut s’interroger sur la viabilité économique avec la multiplication de ce type de commerces (au Forum des Halles, sur la rue de Rivoli, dans la future Samaritaine et à la Poste du Louvre, au Carrousel du Louvre…), c’est avec regret que l’on constate une uniformisation croissante du quartier. D’un lieu conçu comme un “passage” contemporain avec ses petites boutiques réparties sur trois niveau et une activité spécifique, il ne restera plus qu’un bâtiment tronçonné en quatre ou cinq grands commerces.