Le 4 mai prochain, devant le 68aura lieu la pose d'une plaque signalant l'existence, au XVIIIe siècle, d'un salon littéraire et scientifique. Fréquenté par "l'élite en tout genre" (Voltaire, l'abbé de Saint-Pierre, Fontenelle, Marivaux, Montesquieu, Buffon, Mairan... et les membres de l'aristocratie, les princesses de Rohan et de Lamballe, les duchesses de Luxembourg et de Mirepoix, le duc de Penthièvre ...) il participe au développement des Lumières à Paris. Il est animé par Mme Dupin, épouse de fermier général qui défend l'égalité entre les hommes et les femmes.
Jean-Jacques Rousseau fût secrétaire de cette famille pendant 5 ans et, lui conserva son attachement jusqu'à sa mort, fait exceptionnel. Dans cette rue, il vécut 20 ans en discontinuité. Il ne la quitta qu'au printemps 1778, quelques semaines avant sa mort.
Il est actuellement le plus lu des philosophes français. Cette demande de plaque, initiée en janvier 2005 par la société d'histoire et d'archéologie des 1er et 2e arrondissements, puis soutenue par M. le Maire, le conseil de quartier et d'arrondissement, les associations telles que Vivre autour de Saint-Eustache et Accomplir, validée par le conseil de Paris en 2012, aboutit enfin.
Cette plaque informera les passants que ce quartier des Halles ne fut pas seulement un quartier de commerces de toutes sortes, mais aussi celui d'un bouillonnement d'idées au siècle des Lumières.
Les hôtels particuliers côtoyaient les maisons bourgeoises avec leur boutique au rez-de-chaussée jusqu'à la Révolution. Au XIXe siècle, des ateliers de toutes espèces remplacèrent l'habitat aristocratique quand les hôtels ne furent pas démolis, par exemple tout le côté gauche de cette rue Platrière. A la même époque, des substructures vinrent perturber l'architecture classique de ces immeubles et du 68 en particulier.
Les copropriétaires, depuis 50 ans, ont à cœur de le restaurer. Ils apprécient que leurs efforts de mise en valeur soient reconnus par la pose de cette plaque.