Dans la Lettre n°1 de janvier 2003, un grand titre : "Le projet de rénovation du secteur des Halles". Ce qui allait devenir un "réaménagement" et qui devrait se terminer fin 2017, a démarré en novembre 2002 avec deux délibérations au Conseil de Paris d'une ligne chacune. Dès février 2003 Accomplir organise 4 réunions de concertation sur différents thèmes : une analyse des projets de 1970 et les premières pistes pour le chantier à venir, le maintien de la mixité sociale, les déplacements dans le quartier des Halles, les équipements culturels et sportifs.
Dans la Lettre n°8 de janvier 2004 nous annoncions : "concertation des Halles, un bilan très positif". Nous allions malheureusement déchanter quelques années plus tard.
En mai 2004 Accomplir décide de soutenir le projet Mangin, qui est le seul à préserver le jardin. Les évènements ne se dérouleront cependant pas tout à fait comme prévu. Mais si les projets de Koolhaas, Nouvel ou Maas avaient été retenus, nous n'aurions aujourd'hui plus de jardin. (voir Lettre n°10)
Pour peser plus dans la concertation sur la rénovation du quartier Accomplir crée, avec 19 autres associations et 6 syndicats d'immeubles, un collectif en juin 2004 (voir Lettre n°11) qui demande à être reçu par le Maire de Paris. Nous attendons toujours la réponse, ce qui montre le peu d'intérêt que le Maire d'alors avait pour le quartier des Halles et ses habitants.
En octobre 2004 (voir Lettre n°13) Accomplir, conscient des enjeux que représente ce projet pour le quartier, demande un contrat de concertation similaire à celui qui a été adopté pour le projet Paris-Rive-Gauche. Il faudra attendre avril 2006 pour que soit mis en place le Comité Permanent de Concertation.
Un projet sera finalement retenu en décembre 2004 (voir Lettre n°15) et nous saluons "la victoire du bon sens". Le Maire de Paris a choisi le parti-pris urbanistique de Mangin. Mais ce dernier doit maintenant faire un cahier des charges pour... qu'un autre architecte réalise le projet. En échange Mangin a carte blanche sur le Jardin des Halles avec le résultat peu satisfaisant que nous connaissons.
Six mois après le début de la concertation, Accomplir tire la sonnette d'alarme et titre dans la Lettre n°28 : "la concertation des Halles au bord du naufrage ?". Des décisions qui auront un impact irréversible sur le quartier sont prises sans aucune concertation. Les habitants du quartier ne sont pas informés sur le projet. En mai 2007, 4 ans ½ après la délibération initiant le projet de rénovation du quartier des Halles, il n'y a toujours pas eu de réunion publique, pourtant obligatoire pour ce type de projet. La Lettre n°34 interroge : "Projet des Halles : à quand une réunion publique ?".
Quelques mois plus tard, en août 2007, le projet Berger-Anziutti est retenu. Accomplir, en la personne de sa secrétaire, siège au jury. On trouve une phrase prémonitoire dans la Lettre n°37 :"il ne s'agit pour l'instant que d'une esquisse". Il y aura en effet un gouffre entre l'esquisse et ce que sera la réalité. La feuille ondoyante va devenir un toit tout plat. La feuille légère va être remplacée par 7000t de métal. La couleur verte va être remplacée par un jaune indéfinissable. Les 12m de hauteur vont devenir 14,50m. Et la concertation sera réduite au minimum, la mairie de Paris refusant de prendre en considération les demandes des associations.
Ce projet de rénovation qu'Accomplir soutenait à l'origine est désormais conduit par l'Adjointe à l'Urbanisme, Anne Hidalgo (voir Lettre n°47 de juin 2008) : pas de cahier des charges pour le jardin, concertation de façade, décisions passées en force, place René Cassin détruite, Jardin Lalanne détruit et d'autres déconvenues viendront. Tout ceci vaudra au Maire de l'époque, Bertrand Delanoë, de recevoir, lors d'une réunion publique présidée par Anne Hidalgo, et devant les caméras de France3, le "prix de la concertation bidon" décerné par L'Association Accomplir. (voir Lettre n°49 de septembre 2008)
Fin 2009 Accomplir reçoit un document confidentiel sur les arrangements financiers entre la ville et Unibail. Ce projet qui ne devait pas coûter un centime au contribuable parisien, selon Christian Sautter, l'Adjoint aux Finances de l'époque, va coûter 460M€, puis sera beaucoup plus au bout du compte. Tabary, l'auteur de Valentin, résumera brillamment la situation dans son dessin (inclure le dessin) (voir Lettre n°63).
En mai 2010 l'Association Accomplir organise une grande manifestation pour éviter l'abattage de 343 arbres en plein cœur de Paris par ceux que nous baptisons "les bûcherons des Halles" : Bertrand Delanoë, maire de Paris, Anne Hidalgo, Ajointe à l'Urbanisme et Fabienne Giboudeaux (élue écologiste!), Adjointe aux Espaces Verts. (voir Lettre n°67)
Le jardin des Halles sera finalement détruit pour y installer des Algéco : 343 arbres seront abattus un petit matin blême de février 2010 sous la protection de la force publique. (voir Lettre n°73)
La suite, on la connaît : des palissades, des chaussées défoncées, plus de 100 nuits de travaux troublant le sommeil des riverains alors que ce chantier devait être exemplaire, bruit et poussière, "du nuage transparent à la forêt de ferraille" comme le montrent les illustrations publiées dans la Lettre n°79, un budget qui dépasse le milliard d'euros (Lettre n°93), des travaux qui ne seront pas terminés avant, au mieux, fin 2017.
Accomplir aura néanmoins réussi à imposer l’existence d’un nouveau Jardin dans l’esprit du Jardin Lalanne pour les 7/8 ans, et celle d’une place devant l’église St Eustache. Même si ces deux nouvelles réalisations sont source de nostal !ie, elles ont le mérite d’exister.