Le chantier de la Samaritaine a été interrompu sur décision du tribunal administratif suite à la requête déposée par la SPPEF (Société de protection des paysages et de l’esthétique de la France) et l’association SOS Paris contre la Ville de Paris.
C’est au nom du PLU (Plan local d’urbanisme) établi par la municipalité elle-même que le tribunal a pris sa décision. Selon ce texte, « Les constructions nouvelles doivent s’intégrer au tissu existant, en prenant en compte les particularités morphologiques et typologiques des quartiers (rythmes verticaux, largeurs des parcelles en façade sur voies, reliefs...) ainsi que celles des façades existantes (rythmes, échelles, ornementations, matériaux, couleurs...) et des couvertures (toitures, terrasses, retraits...) ».
De fait, l’architecture retenue par LVMH pour l’îlot situé le long de la rue de Rivoli cherchait clairement à contraster avec son environnement, notamment par le choix d’un unique matériau, le verre, alors que les bâtiments voisins combinent la pierre, le verre et le métal, et parce que les lignes du bâtiment projeté sont strictement verticales alors que les immeubles haussmanniens se caractérisent par les lignes horizontales.
Comme l’explique Alexandre Gady, président de la SPPEF, cette volonté de rupture est à l’évidence « destinée à marquer le paysage pour faire événement et enseigne à la fois, ce qui est logique pour un magasin prenant place dans une zone commerciale déjà saturée ». En d’autres termes, LVMH a souhaité un bâtiment qui, par sa surélévation de 7 mètres et par son apparence, soit bien visible de loin, afin d’attirer le chaland. Les intérêts commerciaux doivent-ils l’emporter sur l’harmonie du paysage urbain parisien ?
La Ville de Paris et LVMH ont deux mois pour faire appel, mais cet appel ne sera pas suspensif et LVMH devra donc soit patienter jusqu’à la décision, soit déposer un nouveau permis.
Plus d'infos sur le site du Collectif Samaritaine.