Premières
réflexions
des quatre
équipes de concepteurs
du
projet de rénovation des Halles
(17/09/03)
Voici les premières réflexions des quatre équipes de concepteurs qui travaillent actuellement sur le projet de rénovation des Halles, telles qu’elles nous ont été communiquées par la SEM-Centre.
1)
La dimension
métropolitaine
Le point d’attraction hors normes que
constitue le Forum des Halles, tant par l’étendue de son offre (commerces,
équipements publics) que par son accessibilité (métro, RER) en fait une
centralité exceptionnelle à l’échelle de Paris mais aussi, plus largement, de
la région parisienne. Le quartier des Halles apparaît comme un point d’accès et
d’émergence des populations de la périphérie dans la capitale ainsi que pour
ses visiteurs étrangers. Cette dimension métropolitaine, soulignée par
l’ensemble des concepteurs, se traduit dans la définition de programmes
susceptibles de répondre à la diversité des attentes que peuvent exprimer les
divers usagers et visiteurs du quartier au-delà des seuls riverains. Elle
incite également à composer l’espace public, dimensionner les équipements et
les transports publics en fonction des importants flux de populations qui convergent dans le site. Ces préoccupations doivent cependant
s’articuler sans ambiguïté avec les
impératifs du quotidien des riverains.
2)
Tout le quartier,
au-delà du Forum
Bien que le Forum des Halles constitue
d’évidence un élément central de la réflexion des concepteurs, ceux-ci ont
clairement fait valoir leur intérêt pour le quartier dans son ensemble. La
question de la redéfinition de l’espace public et de ses usages se pose ainsi
en de nombreux points du quartier et devrait être formulée en termes de
cohérence d’aménagement dans une vision globale : principes de circulation
et de traversée du quartier, relations aux quartiers limitrophes, principes de
cohabitation des usages commerciaux et résidentiels…
3)
Jardin et réseau
vert
Sur une base géométrique classique ou de manière informe, le jardin des Halles voit, chez tous les concepteurs, ses dimensions augmentées, jusqu’au doublement pour certains. Ce parti d’affirmation d’un espace vert au cœur de Paris se renforce, chez certains, par le souci de sa relation à d’autres espaces verts dans une logique de réseau à travers des cheminements plantés le long des artères principales ou secondaires. Certains esquissent en ce sens un essaimage de petits espaces verts de proximité modifiant l’ambiance végétale du quartier.
Les mauvaises conditions de développement et d’évolution auxquelles sont soumises les diverses essences d’arbres du jardin des Halles sont notées par ailleurs et peuvent militer en faveur d’un réaménagement fondamental. Toutefois, il importe de souligner que le dégagement d’un vaste espace central, au prix de la disparition de certains éléments bâtis, doit, dans une perspective d’équilibre économique de l’opération, trouver des compensations de surfaces. Certains concepteurs esquissent un accroissement des espaces en sous-sol, d’autres construisent en marge de l’espace vert central. D’autres, enfin, évoquent la notion de « parc habité » intégrant au-delà des émergences techniques incontournables (accès au réseau de transport souterrain, systèmes de ventilation…) des constructions ponctuelles.
4)
Réduction de la
voirie souterraine - Intervention sur la voirie souterraine et impact sur
les trémies de surface
Les concepteurs ont d’emblée intégré à leurs
réflexions l’objectif municipal de la réduction de la place de l’automobile au
centre de Paris. Ils l’ont retraduite
dans diverses hypothèses de réduction du trafic souterrain par abandon de
certaines voies tout en maintenant les indispensables capacités d’accès aux
sites de stockage commerciaux et aux parkings. Ces hypothèses, qui devront être
vérifiées par les services de la voirie, aboutissent, quelle que soit la
configuration retenue, à une réduction du nombre des trémies d’accès en surface
et à leur remodelage.
5)
Réduction du
transit automobile - Impact sur l’espace public : cheminements piétons et
cyclistes
La libération de certains espaces de surface,
induite par la limitation du nombre de trémies, a été mise à profit par les
diverses équipes de concepteurs pour non seulement redessiner l’espace public
mais plus encore pour ouvrir ou rétablir des continuités de cheminements
offertes aux piétons et aux cyclistes. Si leur tracé de détail n’est pas
précisé à ce stade d’élaboration du
projet, le principe en est validé.
La dimension commerciale du quartier au sein
du Forum ou à ses alentours impose également une réflexion spécifique sur les
conditions de livraison souterraine ou en surface. La réduction de l’étendue de
la voirie souterraine ne peut se traduire par des encombrements de surface
consécutifs à des opérations de livraison. Aussi, certains concepteurs
préconisent-il que les chargements de marchandises soient fractionnés dans des
aires souterraines spécifiques et répartis dans des véhicules légers non
polluants avant d’être acheminées en surface.
6)
Patrimoine
historique : valeur d’espace, valeur d’usage
Le patrimoine historique majeur, Eglise St
Eustache, Bourse de commerce, a été reconnu par l’ensemble des concepteurs
comme élément d’une composition urbaine future. Cela pourrait, en particulier,
se traduire dans la modifications des vues, inédites ou recadrées. En revanche,
les concepteurs regrettent dans l’ensemble la vocation actuelle de la Bourse de
commerce qui en marginalise aujourd’hui le rôle dans le quartier. Certains
suggèrent son réemploi dans un usage d’équipement public ou, partiellement, de
commerce. Parallèlement, la valorisation d’immeubles du quartier de qualité
patrimoniale reconnue est liée à la revalorisation de l’espace public et à la
limitation de ses usages commerciaux abusifs.
7)
Des stations… à la
gare - Un espace pour le transport
La critique commune
de la complexité et de la relative exiguïté des espaces souterrains
attachés aux lignes de transports en commun s’est traduite différemment selon
les concepteurs. Certains agissent directement sur l’infrastructure en
proposant le déplacement de la ligne M4 ou sa mise à jour, à l’image de
certaines stations de la ligne M1(Bastille). D’autres envisagent de regrouper
et simplifier les accès à un pôle de transports reconfiguré à mi-chemin entre
la station Les Halles et la station Châtelet. Dans toutes les hypothèses, les
concepteurs insistent sur la nécessité d’accorder la qualité et l’étendue des
espaces connexes au transport au statut exceptionnel du pôle d’échanges.
8)
La réorganisation
des espaces souterrains
La répartition actuelle des équipements publics, des
surfaces commerciales et du nœud d’interconnexion des transports en commun est
mise en question par les concepteurs. Ils lui contestent des articulations
inadaptées, des cheminements discontinus, des accès peu identifiables depuis la
surface. Certains concepteurs proposent de redistribuer les espaces
souterrains, de les accroître pour certains, et d’envisager dans le même temps
des ouvertures dans le sol facilitant la pénétration de la lumière naturelle.
9)
Démolir ?
Construire ? Dessus ? Dessous ?
Les concepteurs ont proposé en préalable au développement de leur projet certaines démolitions: pavillons Rambuteau et Lescot, voire même pour certains d’entre eux, l’îlot Berger. Ces démolitions permettent, dans certains cas, de libérer des espaces et des vues. Dans d’autres, elles précèdent une reconstruction de substitution avec des volumes recomposés, parfois surélevés. La construction est également envisagée au sein d’espaces nouveaux comme le parc dans sa forme étendue. Les possibilités de construction sont parallèlement étudiées en sous-sol.
Rappel de l’agenda du projet :
3 mars 2003 : Appel à candidatures
5 juin 2003 : Désignation des quatre équipes par la Commission d’appels d’offres de la Ville de Paris
26 juin 2003 : Réunion publique, annonce officielle du lancement du projet
9 juillet 2003 : Rencontre des associations de riverains et des équipes. Remise des premières contributions associatives
22 juillet 2003 : Rencontre de la SEM centre et des équipes de concepteurs autour des intentions préalables de projet
9 septembre 2003 : Présentation à la SEM centre des orientations générales de projet par les équipes de concepteurs
17 septembre 2003 : Présentation aux associations des orientations générales de projet des équipes de concepteurs
1er au 31 octobre 2003 : Elaboration du programme définitif par la SEM centre
Début octobre 2003 : Réunion de présentation à la SEM centre des analyses des associations en vue de l’élaboration du programme définitif
Novembre : Lancement phase individuelle d’élaboration des projets
De décembre 2003 à février 2004 : Phase individuelle d’élaboration des projets
Mars 2004 : Remise des études à la SEM centre et présentation au comité de pilotage
Avril 2004 : Présentation publique des projets
Juillet
2004 : Bilan de la concertation