Compte rendu de la conférence-débat

sur le projet des Halles

organisée au Pavillon de l’Arsenal

par l’Institut français d’Urbanisme
et le laboratoire Théories des mutations urbaines

(01/07/04)

 

 

Compte-rendu rédigé par Nathalie Locoste

 

Ce débat était organisé par l’institut français d’urbanisme et destiné aux professionnels.

Il a été rappelé en introduction qu’on éviterait d’échapper aux polémiques suivantes : « La ville n’a pas choisi la bonne méthode », « pas assez d’archi ou pas assez d’urbanisme », et au classement des 4 projets.

 

Le débat portera donc sur le contexte , la vocation du territoire concerné et les méthodes employées, et sur la création d’un espace de débat autour de la production de la ville.

 

Alain Bourdin, directeur de l’IFU, rappelle le contexte de centralité commerciale / espace loisirs / pôle tertiaire ; que veut-on faire par rapport au jeu des centralités à l’échelle francilienne?

 

Ce centre d’échange, un hub, est à comparer avec les autre centres en Europe. Il faut s’interroger sur les liens avec les autres centres d’échange de la région.

 

Or le conseil de Paris a posé le problème en termes d’amélioration (bien délimitée) mais pas en termes de stratégie.

 

Au vu des projets, les questions du conseil municipal ont été dépassées. Pourquoi ?

 

- Surdétermination Historique : mobiliser des rhétoriques pour réparer l’erreur architecturale des années 70 ? Si c’est un problème de requalification, le marché de définition était-il la bonne méthode? Si des vedettes de l’architecture interviennent, comment communiquer?

 

Serge Federbusch intervient alors pour résumer la démarche de la Sem et présente le sujet dans sa réalité la plus concrète : composition des partenariats, choix des équipes, concertation, etc.

 

Dominique Lyon, architecte : Le lieu est surdéterminé historiquement et techniquement:

Les 4 projets sont très différents. Sont-ils compatibles avec la complexité du problème? Ils forment des monuments, choix qui s’expliquerait par un souci de lisibilité.

 

Les Hollandais font référence aux Grands projets en inventant des typologies nouvelles. Les hollandais conservent le sol. C’est antinomique. Selon Koolhaas, « la vraie vie est dessous ».

 

D. Lyon évoque l’énergie des 800.000 personnes transitant et pense qu’il faut l’utiliser. Il introduit la notion de sol naturel (sol plus rez-de-chaussée) et pose la question de comment on relie ce sol à la ville du dessous.

 

François Ascher, urbaniste économiste, rappelle que l’enjeu de cet Hypercentre "de la plus belle ville du monde" nécessite un choix stratégique politique de la région Ile-de-France. Le débat n’a pas été ouvert à la bonne échelle.

 

Les 4 projets sont un puissant outil d’analyse dont il faut se servir pour les étapes suivantes. Ne pas faire d’exploits. Capitaliser l’expérience de cette phase du projet. Mobiliser les experts de la région. Inventer un dispositif pour continuer la négociation.

 

Jean Louis Cohen, architecte historien : La question de la recherche de ce qu’il faut faire sur ce site est fondamentale. Ce site est la porte de Paris au yeux du monde et pour les 10 millions de franciliens. Les bâtiments doivent avoir un sens. L’articulation avec la région est primordiale.

 

Il pose la question de la durabilité des projets et souligne l’absence de vrai débat avec des experts sur la traduction des enjeux.

 

Puis viennent les questions du public, composé de professionnels. Sont évoqués:

 

La possibilité de réparer la déchirure des années 70.

La question de l’engagement du politique (et à quel niveau)

La mairie va-telle se donner le temps ?

Ne pas se précipiter pour réitérer la catastrophe des années 70.

Le problème de l’image architecturale, non justifiée, ne serait-il pas un refus de la mixité sociale?

Nécessité de poursuivre le débat et la recherche.

Pour un développement durable, la mairie doit prendre du temps.

 

Rappel que les projets, dans le cadre du marché de définition, ne sont qu’une étape, et qu’il faut se servir de ce qu’ils apportent à la réflexion pour continuer le débat.

 

Pour finir, Alain Bourdin rappelle que l’audimat n’est pas la démocratie (par rapport à la consultation dans l’expo) et qu’il faut construire l’échange media + experts + politique ; cela se fera avec un ensemble de dispositifs à inventer.