Prise de contact avec les Artisans du Palais,

organisateurs de la plupart

des foires commerciales du quartier

(14/05/03 et 25/05/03)

 

Constatant que contrairement à ce qui nous avait été promis, le marché de la Fête des Mères allait bien avoir lieu place des Innocents, Gilles a téléphoné à Brigitte Cruset, la responsable de la société « Les Artisans du Palais », qui a apparemment le monopole des foires sur le quartier.

 

La discussion a été longue et instructive ; Gilles l’a laissée parler à son gré sans l’interrompre, et elle avait beaucoup de choses à dire, car selon elle, les vertus de ces "foires" sont nombreuses ; accrochez-vous, ça décoiffe :

-         elles font cesser le trafic de drogue autour de la fontaine des innocents (argument auquel l’Hôtel de Ville serait sensible) (???)

-         elles redonnent de la vie à cette place désertée (argument auquel l’Hôtel de Ville serait sensible, bis) (???)

-         elles correspondent à un souhait des parisiens de se rencontrer autour d’évènements (elle n’a pas prononcé le mot convivialité mais on y était presque!)

-         elles font la promotion de l’artisanat (rencontre avec d’autres cultures, apprécier, former le goût, découvrir des produits de qualité)

-         il s’agit d’une fête culturelle "offerte" au public qui peut ainsi découvrir des gens de bonne compagnie et positifs (???)

-         elles font la promotion du quartier et contribuent à son rayonnement

-         le marché de Noël permet d’attirer une clientèle de bon niveau qui tranche avec la clientèle habituelle. Cela aide à remonter le niveau du quartier. Grâce au marché de Noël, les gens se rendent compte que les Halles ne sont pas qu’un coupe-gorge, un lieu de prostitution et de trafic de drogue. Les bourgeoises peuvent y faire leurs emplettes sans risque grâce au service de sécurité très présent ;

-         grâce à ce marché deux quartiers qui s’ignoraient se sont retrouvés: Montorgueil et les Halles (!!!). Le petit train qui relie Saint-Eustache à la Fontaine permet la découverte du quartier, chasse les voyous du jardin mais surtout établit un lien entre Montorgueil et les Halles ;

-         les Artisans du Palais font beaucoup pour le quartier et lui offrent le plus beau marché de Noël de France. Certains tours operators préfère désormais Paris à Strasbourg.

 

Ce beau discours laisse rêveur quand on va voir de près ce que contient ce fameux marché de la Fête des Mères : foie gras (deux stands), bonbons, flûtes en bois, vin, miel, matériel pour tours de magie, gaufres, crêpes,  churros, jambon à l’os et tartiflette, saucissons et tartiflette… les mamans sont gâtées !

 

A la suite de cet entretien, François et Gilles ont demandé un rendez-vous à B. Bouanchaud (cf. ci-dessous). Celui-ci leur a indiqué que la mairie du 1er avait donné l’accord pour un marché du 19 au 25 mai (montage et démontage compris). En le réduisant de la sorte ils comptaient s’en débarrasser. La préfecture et le Service de la Gestion et Création des Evènements, qui dépend directement du Cabinet du Maire de Paris, ont également donné leur accord pour la période du 17 au 25 mai avec montage les 15 et 16 mai et démontage le 26 mai. Or le montage a commencé le 14 mai au matin ; en fait les Artisans du Palais jouent sur les mots. Ils ne comptent pas le temps de montage et de démontage. Pour eux le marché fait 8 jours. En fait, il occupe la place pendant 13 jours !

 

Quelque temps plus tard, le 25/05/03, Brigitte Cruset a repris contact avec Gilles. Elle voulait absolument le rencontrer sur place ; il a refusé. Au cours de la conversation téléphonique, elle lui a néanmoins redit que les marchés :

 

-         permettent de mettre fin à l’insécurité engendrée par la présence de racaille, de blacks et d’arabes (le masque est tombé), de prostituées et de dealers (tous ces mots sont d’elle). Gilles lui a indiqué qu’en réalité, du fait de la présence du marché, les dealers s’étaient installés encore plus nombreux devant chez Pizza Hut. Normal, il y a du passage, donc c’est bon pour le commerce (cf la démonstration du Capitaine Terry). Il lui a également dit que si l’on suivait son raisonnement il faudrait que les marchés soient permanents pour nous prémunir de la faune (selon elle) qui nous entoure! Cette dame se sent investie d’une tâche de service public ; Gilles lui a demandé de laisser ces fonctions à la police. Elle s’est aussi plainte du surcoût par rapport à d’autres sites lié à l’insécurité (service d’ordre renforcé) ; Gilles lui a conseillé d’ailleurs ailleurs pour diminuer ces coûts. Lors de sa diatribe sur les usagers du quartier, il lui a signalé que ses propos étaient racistes, et elle a rétorqué qu’elle avait parmi SES artisans une africaine et un franco-vietnamien. C’est tout dire! Mais elle a redit dans le même souffle que les gens bien avait peur de venir dans le quartier à cause des blacks et des arabes (incurable!!!).

-         permettent d’attirer des gens bien (les mots sont d’elle). Gilles lui a fait remarquer qu’elle insultait le quartier et ses habitants puisque, si l’on suit son raisonnement,  lorsque le marché n’est pas là, on n’est pas entre gens bien. Pourquoi veut-elle organiser un marché dans en endroit où il n’y a pas de gens bien?

-         chassent les clochards de la place (le mot est d’elle). Gilles a rétorqué, d’une part, que les "clochards" ne viennent que très rarement sur la place (trop public?) ; d’autre part, que les "clochards" étaient là avant ces marchés et y seront bien après qu’elle ait quitté la planète !