Compte rendu de la réunion
du comité de suivi de l'installation du Centre de Soins Spécialisés
pour Toxicomanes (CSST) 110, Les Halles, du 22 novembre 2004 (CR Rédigé par
Sylvie Wieviorka et Cathie Simon Loudette)
La réunion se tient au 110, rue Saint Denis, lieu du CSST.
Le Dr Guy Sebbah (SOS DI) remercie toutes les personnes d'être venues et indique que comme convenu lors de la dernière réunion, un exposé de l'activité du centre va être fait, puis viendra le temps des questions avec la salle. Il salue la présence de Madame Nahon, pharmacienne dans le quartier, qui pourra apporter son témoignage.
Exposé de
Maryse Dricot (cf annexe à la fin de ce document)
Discussion
avec la salle.
Le Dr Guy Sebbah indique que, aucun souci particulier n'a été reçu au centre. Sylvie Wieviorka, 1ère Adjointe au Maire du 2ème, confirme que la mairie n'a reçu aucune doléance.
Monsieur Legaret, Maire du 1er arrdt, demande à Madame Nahon quel est son avis sur le trafic dans le quartier. Madame Nahon répond que depuis 4 ou 5 ans, le trafic a beaucoup diminué. Elle précise que depuis l'ouverture du centre, elle a traité 4 ou 5 ordonnance et que cela s'est bien passé.
Monsieur Legaret souhaite savoir s'il existe un trafic de Subutex comme l'avait indiqué la police lors d'une réunion précédente.
Maryse Dricot (SOS DI) indique que le centre délivre de la méthadone comme traitement de substitution dans 95 % des cas.
Sylvie Wieviorka explique que le risque avec un traitement de substitution est le mésusage, c'est à dire le fait de le sniffer ou de se l'injecter au lieu de le prendre comme il doit se prendre. (ingestion ou autre). Globalement la méthadone est consommée comme il se doit. Elle est plus encadrée que le Subutex et sa consistance de sirop la rend difficile à chauffer et impossible à sniffer. Le Subutex par contre se met sous la langue et se dissous dans l'eau. Le mésusage est plus fréquent.
Le Dr Lupuyau (SOS DI) précise que les 5% de patients qui sont traités au Subutex sont sous surveillance particulière : le traitement est pris sur place et le patient doit attendre un instant suffisamment long pour que le cachet ait le temps de fondre dans la bouche.
Une personne demande pourquoi il y a du trafic?
Le Dr Patrick Thomas (SOS DI) répond que pour la majorité des patients le traitement au Subutex donne des résultats positifs. Il y a quelques patients qui sont en galère et qui préfèrent se fournir dans un marché parallèle plutôt que d'aller voir un médecin.
Madame Nahon indique qu'elle a très peu de clients pour le Subutex. Sylvie Wieviorka explique que la CPAM a une pression très forte pour essayer de faire cesser le remboursement. C'est de ce contrôle que viendra une bonne partie de la résolution du trafic.
Le Dr Guy Sebbah confirme que toute l'équipe est très vigilante sur l'ensemble des traitements dispensés dans le centre. Le centre va organiser prochainement une réunion de travail avec tout le secteur médical du centre de Paris pour commencer un travail de formation et d'information dans l'ensemble du secteur.
Une habitante demande s'il y a eu des suites à la question des patients refusés (cf Compte rendu précédent).
Le Dr Lupuyau répond qu'elle a rencontré le pharmacien qui a fait le choix de ne plus prendre en charge des toxicomanes. Ce choix lui est propre et le centre s'est engagé à ne pas lui envoyer de patients. Un contact régulier s'est fait avec Madame Nahon et l'équipe soignante sait que si Madame Nahon a un doute sur une ordonnance, elle appellera le centre pour vérifier.
Monsieur Legaret se félicite de l'exposé qui a été fait en début de réunion. Il souhaite poser deux questions. Le premier est sur ce qui se passe à l'intérieur du centre. Il a toute confiance en l'équipe médicale. Le seul problème serait le trop plein. Pour l'instant le centre en est loin mais il souhaite savoir quel est le seuil et sous quelle durée celui ci va être atteint.
L'autre question est posée à la Police pour savoir si l'ouverture du centre a généré du deal à l'extérieur.
Le Commissaire Darras répond que les cessions de Subutex existaient bien avant l'ouverture du centre. Celle ci n'a eu aucune influence sur les faits constatés sur la voie publique. Il n'y a pas non plus, d'avantage de toxicomanes dans le quartier.
Monsieur Martin, (commissariat du 2ème), indique qu'il y a actuellement depuis quelques jours une petite recrudescence entre la rue de Palestro et la rue Greneta mais qui n'est pas due à l'ouverture du centre.
Séverine Mollon, rapporte que d'après La Clairière, les produits que consomment les jeunes sont surtout le cannabis et l'alcool.
Maryse Dricot répond à Monsieur Legaret que la capacité d'accueil maximale intervient avant le taux de frustration, à la fois pour l'équipe que pour les patients. Il y a des possibilités pour renforcer actuellement les équipes. C'est par exemple ce qui a été fait lorsque le squat de St Denis a été évacué, les équipes du sleep in ont été ponctuellement renforcées.
Le Docteur Moyse explique que le squatt de St Denis (93) contenait 150 personnes qui ont été évacuées le 7 septembre. Certaines de ces personnes se sont réfugiées dans un squatt plus petit Boulevard Ney.
Le 16 novembre, 13 personnes étaient présentes dans ce squatt. Certaines d'entre elles ont souhaité un hébergement d'urgence. Les autres personnes sont dans la nature.
Maryse Dricot confirme que le Sleep in est saturé sur le dispositif « hébergement d’urgence » depuis la 1 ère intervention de septembre.
Sylvie Wieviorka demande quand le plein du centre sera fait, si l'on reste sur un rythme de 5 personnes par semaines.
Le Dr Lupuyau répond que dans 6 mois, il faudra faire un point et se poser la question du nombre maximum de patients.
Le Dr Guy Sebbah réaffirme que le centre jouit d'une des plus grosses équipes sur Paris, et qu'elle est en capacité d'absorber plus de personnes.
Sylvie Wieviorka propose que la prochaine réunion soit avant les vacances de février.
Celle ci aura lieu le LUNDI 14 FEVRIER à 19 H au centre.
EXPOSE SUR L'ACTIVITE DU CENTRE "110, Les Halles" du 15 septembre au 19 novembre 2004
1) File active = personne différente vue au moins une fois dans la
période considérée.
103 Usagers de drogue (UD) H:74 (72%) F:29(28%)
2) Provenance Géographique
sur 103 personnes viennent de Paris Centre (1er au 4ème arrdt)
21% H 23% F
3) Age moyen
37,1ans H:38,4 F:
35,8
4) File active médicale
Personnes ayant bénéficié d'au moins 1 consultation médicale dans la période. : 66/103
Réparties comme suit : H:43(65%) F:23(35%)
5) Traitements suivis par ces 66 personnes
- Méthadone: 95% - Subutex: 5%
6) Provenance Géographique de ces
66 personnes
37,6%\Paris (1er au 11èArrdt) 18% \Paris Centre
7) Nouvelles inclusions
21nouveaux/66 patients
8) 1er Contact
Sur ces 21 personnes : 12 Accueil 5 Médical 4 ?
9) Provenance Géographique des 21
personnes.
42,85%\ Paris Centre
10) File Active Accueil
37/103 H:31(83%) F:6
(17%)
11) Age moyen des 37 personnes
36 ans
12) Prestations reçues par ces 37
personnes
1 Contact Intervenants, 2 Espace Repos, 3 Hygiène…
13) Temps sur site (pour l'accueil)
De 2h à 6h
14) Provenance Géographique des 37
personnes
37,8%\Paris Centre 27%\Paris Autres Arrdt
15) Passages
8,2 Usagers de drogue par jour viennent pour une consultation médicale. Cumul Période : 377 consultations 16,5 Usagers de drogue par jour viennent pour les autres prestations. Cumul Période : 759
Total: 24,7 UD /J Total Période : 1136 Passages
16) Service Social
· File Active: 25 UD
H:17(68%) F:8(32%)
Age moyen:39,1ans
Ressources :
- 48% Minimas sociaux 28% RMI (417,88 euros) 20% AAH (587,74 euros)
-
36% Sans Ressources
Hébergement :
80% Précaire (squatt, sleep-in) 20% Appartement (y compris les appartements thérapeutiques)
Conclusion
§
Activité Progressive,
§
FA fréquentation X 2,
§
CSST de proximité,
§
Partenariat effectif,
§
Aucun incident.
|