Le Monde (10/02/05)
Le chantier des Halles, à Paris, débutera en 2006
Le conseil municipal a entériné le choix de l'architecte David
Mangin
Le conseil de Paris a validé, mardi 8 février, le choix de
l'architecte David Mangin pour le réaménagement des Halles.
Seule l'UDF a voté contre. Les élus UMP n'ont pas participé au
vote tout en assurant qu'ils "joueraient le jeu avec vigilance".
Le 15 décembre 2004, la commission d'appel d'offres (CAO) de la Ville
avait, sous l'impulsion de Bertrand Delanoë, voté en faveur du
projet de M. Mangin, l'un des quatre sélectionnés
en juin 2003. Conçu autour d'un vaste jardin de surface de 4,5 hectares,
d'un seul tenant, ce projet "classique et mesuré", selon
la CAO, avait été présenté comme le moins " perturbant",
le moins "traumatisant" pour le quartier et les riverains et le
moins "onéreux" en coûts de construction et d'indemnisation
des
commerçants. Il avait, toutefois, été largement amendé.
Le vaste toit de 2 hectares, à 9 mètres du sol, que M. Mangin
proposait de construire au-dessus du forum, n'avait pas été retenu.
Pour cette partie du projet, la plus complexe et la plus risquée,
le maire de Paris avait annoncé le lancement d'un concours international,
l'architecte lauréat étant désigné comme "coordonnateur" de
l'ensemble.
ZONES DE FLOU
M. Delanoë a confirmé ses choix, mardi, devant les élus
parisiens, en promettant qu'une "véritable ouvre d'art architecturale
contemporaine" trouverait sa place sur le site et que "l'imagination,
l'audace, la beauté et la surprise" seraient "au rendez-vous".
Plus prosaïquement, son adjoint à l'urbanisme, Jean-Pierre Caffet
(PS), s'est efforcé de répondre aux interrogations des élus
sur les zones de flou qui demeurent. "Quel lien entre le sol et le sous-sol
? Entre la gare et l'extérieur ?", a par exemple questionné le
communiste Pierre Mansat, membre de l'exécutif parisien, qui a jugé le
projet "insuffisant" sur ce point essentiel et réclamé "des études
complémentaires importantes".
Le Conseil de Paris devra, d'ici au mois de juin, délibérer
pour créer une ZAC qui fixera les taux de constructibilité (en
zones d'activité et d'espaces verts), le programme d'équipements
publics et le détail des financements. Autant de points sur lesquels
M. Caffet a reconnu qu'il n'avait pas, en l'état, une "vision
globale et définitive". Une nouvelle phase de concertation s'ouvrira
alors, plus ambitieuse et approfondie, a-t-il promis, que les deux réunions
publiques obligatoires dans toute procédure de ZAC.
Le "grand concours" cher à M. Delanoë sera ensuite
lancé mais sans attendre, a précisé M. Caffet, et probablement
dès 2006, les travaux du jardin et la destruction des pavillons de
Willerval pourront commencer. Le tout ne sera pas achevé avant 2012.
Christine Garin