L'Express (06/12/2004)
«Et
le lauréat est...» Ce 15 décembre, Bertrand Delanoë désignera
l'architecte chargé de réaménager le quartier
des Halles. Après un an d'études, six mois de suspense,
une communication musclée, une trentaine de réunions
avec les riverains et deux mois de travail de la commission d'appel
d'offres - émanation du Conseil de Paris - l'heure est à la
décision. Les enjeux sont énormes, le maire de Paris
le sait. Il joue gros sur ce dossier. Si les pronostics vont bon
train, une chose semble certaine: le programme de l'architecte néerlandais
Winy Maas est techniquement irréalisable et ne répond
pas au cahier des charges. Seuls l'autre Néerlandais, Rem
Koolhaas, et les Français David Mangin et Jean Nouvel resteraient
en lice (voir pages suivantes).
Cette
opération porte sur cinq objectifs: la refonte des pavillons
Willerwal du Forum des Halles, lesquels abritent plusieurs équipements
publics, dont le conservatoire de musique, la bibliothèque
et le pavillon des Arts; la redistribution des commerces délogés
du centre commercial géré par Unibail, filiale d'Espace
Expansion; le remodelage du jardin, aux deux tiers inutilisable;
enfin, la réorganisation du pôle RATP en sous-sol, à laquelle
s'adjoint la fermeture du tunnel Turbigo-rue des Halles. D'ores et
déjà, les projets des trois architectes ont obtenu
un bon point en termes de sécurité: la RATP estime
qu'ils sont compatibles avec les travaux d'aménagement qu'elle
compte mener sur les connexions des lignes de métro et de
RER et sur leurs accès.
En
juin dernier, les premières études n'étant pas
concluantes, le maire de Paris avait reporté sa décision,
exigeant des candidats qu'ils peaufinent leurs esquisses et revoient à la
baisse la surface rénovée. «Outre les 4 hectares
d'espaces verts prévus, j'ai maintenu les jardins suspendus,
soit un ajout de 3 hectares, explique Jean Nouvel. Quant aux bâtiments
côté rue Berger, ils sont transformés en préaux
pour abriter les promeneurs. La question de densité est un
choix politique. Pour ma part, j'ai travaillé non seulement
sur le Forum, mais aussi sur ses abords, afin d'en faire un véritable
quartier.» Une démarche inverse de celle de David Mangin,
qui tient, lui, à garder la fluidité du lieu. «Je
préfère l'idée d'un jardin d'un seul tenant
et celle d'une ville passante, mais sans voitures, afin de rétablir
les continuités urbaines avec les rues alentour», déclare-t-il.
Le parti pris de Rem Koolhaas est, lui, très affirmé: «Dans
la situation actuelle, le jardin et les programmes souterrains souffrent
de leur ignorance respective; c'est ce que j'ai voulu corriger.»
Cela étant,
les contraintes ne facilitent pas les choses, dans la mesure où la
réponse doit satisfaire tout à la fois les besoins
des Parisiens et ceux de l'ensemble des Franciliens qui convergent
vers le cœur de la capitale (800 000 passages par jour).
Les Halles, périmètre mythique, attirent, en effet,
toute l'Ile-de-France: le multiplexe UGC est le plus important d'Europe
(3,5 millions de spectateurs par an), la Fnac est la première
de l'Hexagone en termes de chiffre d'affaires et l'espace H & M
est le deuxième du monde après celui de New York. Par
conséquent, les intérêts particuliers et collectifs
devront faire bon ménage.
Sur
ce sujet, les avis et les choix divergent, chacun des partenaires
défendant son pré carré. Si les commerçants
du Forum se disent séduits par les trois options, en revanche,
Marguerite des Cars, vice-présidente d'Unibail, se montre
plus circonspecte. «Avec 41 millions de visiteurs par an, dont
la moitié viennent de la région, le Forum doit rester
en contact avec le pôle de transport», expose-t-elle.
Autant dire qu'elle ne soutient pas le projet de Rem Koolhaas, qui éclate
le centre commercial en de multiples pyramides et disperse le chaland.
De leur côté, les collectifs de riverains ont, dès
le départ, annoncé la couleur: priorité aux
espaces verts. Depuis, ils se bouffent le nez: l'association Accomplir
roule pour Mangin et son jardin d'un seul tenant, alors que Paris
des Halles plaide pour le geste audacieux de Koolhaas.
Mais
ces deux rivales ont trouvé un terrain d'entente sur le dos
de Jean Nouvel, réfutant son projet jugé «trop
dense». Aujourd'hui, Accomplir dénonce l' «opacité» qui,
selon elle, entoure le choix de la commission d'appel d'offres. «La
critique essentielle que nous formulons, note Gilles Pourbaix, son
vice-président, c'est que les documents de l'aménageur, à savoir
la société d'économie mixte (SEM), sont orientés.» En
faveur de Koolhaas, s'entend. Une attaque que réfute le socialiste
Alain Le Garrec, président de la SEM et conseiller du Ier
arrondissement (lire l'interview).
Alors,
qui des trois candidats l'emportera? Les politiques traînent
les pieds. Ou suggèrent de tout reprendre de zéro,
comme Yves Contassot, adjoint (Vert) au maire chargé de l'environnement,
néanmoins conscient que son groupe ne pèse que 24 voix
au Conseil de Paris: «Aucune des quatre solutions n'est satisfaisante,
avoue-t-il. Il serait plus utile que la ville de Paris ferme l'accès
souterrain, rénove le jardin et s'en tienne à un concours
sur le seul Forum.» Un point de vue que n'est pas loin de partager
le maire UMP du Ier arrondissement, Jean-François Legaret,
vice-président de la commission d'appel d'offres, inquiet
de voir les Halles à nouveau chahutées par un chantier
(lire
l'interview).
Quoi
qu'il en soit, le futur lauréat n'est pas au bout de ses peines
et de ses migraines, car les études de faisabilité promettent
d'être compliquées avant le premier coup de pioche. «Il
va falloir peaufiner les grandes lignes et traiter les espaces vides,
corrige Jean-Pierre Caffet, adjoint PS à l'urbanisme. Mais
la première tranche des jardins et la livraison partielle
des équipements pourraient avoir lieu au printemps 2006.» Dans
le meilleur des cas, et si les financements sont au rendez-vous. «Il
n'a jamais été possible de parler d'argent, car le
principe retenu est celui d'un “marché de définition”»,
explique l'association Accomplir. Comme l'exige cette procédure
urbaine récente - moins rigide que les concours d'architecture
- il s'agit d'abord de définir une stratégie, la plus
flexible possible, puis de la réviser, chiffres en main, jusqu'à obtenir
un schéma directeur définitif.
A
quelques jours du verdict, les esprits s'échauffent. Le conseil
régional d'Ile-de-France, que préside le socialiste
Jean-Paul Huchon, joue les grands absents et la démocratie
de proximité commence à s'effriter. Qui paiera? La
ville de Paris, la région et la RATP, mais pas à la
même hauteur. «Les deniers publics n'ont pas à financer
les portes d'entrée de ce centre commercial», tance
Alain Le Garrec, soufflant qu'Unibail devra aussi mettre la main à la
poche. Mais comme cette société vient d'investir 40
millions d'euros ces dix dernières années pour relooker
ses espaces, elle va sérieusement négocier. Il a fallu
une génération pour faire le deuil des Halles. En faudra-t-il
une seconde pour relancer son avenir? Rendez-vous le 15 décembre.
«La gare RER est le point majeur» Ce
dossier suscite des réactions passionnelles, mais calmons-nous!
Cette consultation s'est déroulée dans la transparence,
l'exposition des maquettes a attiré 165 000 visiteurs
et nos réunions avec les associations - qui ont été filmées
- montrent cette volonté de dialogue. Certaines rencontres,
il est vrai, ont été tendues, voire injurieuses, mais
il faut élever le débat.
Les associations, mais aussi les Parisiens, craignent
qu'un geste architectural trop fort ne l'emporte au détriment
des besoins des usagers. La Sem favoriserait, dit-on, le projet
de Rem Koolhaas. Qu'en est-il? Bertrand
Delanoë a toujours été clair sur ce sujet: il
ne cédera pas à un geste gratuit. Son objectif est
de choisir un projet qui corresponde aux besoins réels de
Paris et de l'Ile-de-France. Par ailleurs, nous ne roulons pour personne!
L'esthétique est prépondérante, mais la question
est de savoir lequel des quatre projets parvient le mieux à tisser
un lien avec les galeries souterraines. Reste que l'enjeu crucial
du dossier est la sécurité de la gare RER et le meilleur
moyen de l'évacuer au cas où...
Outre
la refonte du jardin, aux deux tiers inutilisable, et celle des pavillons
Willerwal, en mauvais état, le point majeur est, en effet,
la gare RER, qui, sans tomber dans la paranoïa, ne répond
plus aux normes de sécurité européennes. Ce
point sera le socle de la décision; il ne souffrira d'aucun
compromis et le maire exigera un engagement ferme de la RATP et de
la préfecture de police sur la solution retenue.
La
ville, la région et la RATP, bien sûr, mais Unibail
[gestionnaire du Forum] devra aussi participer. Cet investissement
sera d'autant plus rentable pour cette société que
son bail court jusqu'en 2055, à raison de 500 millions d'euros
de chiffre d'affaires par an. Reste à savoir si la vocation
du cœur de Paris doit être celle d'un supermarché de
banlieue. Je n'en suis pas convaincu.
L'Express du 06/12/2004 Etant
membre de la commission d'appels d'offres, je dois respecter la déontologie
et je ne tiens donc pas à me prononcer. Cela étant,
je dois reconnaître que la ville a réussi une formidable
concertation. En revanche, elle a commis une erreur magistrale au
départ, en demandant aux architectes, outre des esquisses,
de définir le contenu programmatique du projet des Halles.
Ce n'est pas à eux de le faire! Que je sache, l'urbanisme
consiste à faire prendre corps à des idées.
Encore faut-il en avoir! Ce qui m'intéresse, c'est le contenu,
et il n'y en a pas.
La
nécessaire démolition des pavillons Willerwal en forme
de corolle relève d'une simple réhabilitation. Ce n'est
donc pas une opération d'urbanisme lourde, or il semble que
l'on ait confondu rénovation et réaménagement.
Avoir des ambitions, c'est bien, mais il fallait alors saisir cette
opportunité pour réaliser un projet phare, afin de
redonner un supplément d'âme aux Halles.
Contrairement à Londres
ou à New York, Paris n'a pas de lieux d'expositions d'art
contemporain ni de grand auditorium. C'était l'occasion ou
jamais de faire émerger un projet de cette nature, dans la
mesure où ce quartier bénéficie d'un fort brassage,
en raison de sa position centrale et de ses multiples moyens d'accès.
Le
maire de Paris a mis le doigt dans un engrenage diabolique. Sélectionner
un projet sera difficile, en retenir deux serait la pire des solutions.
Quant aux délais, il ne se passera rien avant 2007, contrairement
aux instructions qui avaient été données en
ce sens. A moins d'une deuxième mandature pour Bertrand Delanoë,
mais la mauvaise gestion de ce dossier, un parmi d'autres, ne donne
pas envie de le réélire.
David Mangin (agence Seura) Un
jardin de 4 hectares d'un seul tenant. En son milieu, une allée
de 22 mètres de largeur, qui relie la Bourse de commerce au
nouveau Carreau des halles, lequel couvre l'actuel Forum. Et remplace,
de fait, les pavillons Willerwal (l'entrée porte Lescot est
supprimée). Ce bâtiment est pourvu d'un grand toit (146
x 146 m) en caissons de cuivre vitrés ou ajourés, un
repère qui filtre la lumière le jour et scintille la
nuit. Au-dessous, un dédale de galeries ouvre sur les sous-sols
aérés, une double volée d'escaliers mécaniques
conduit à la place Basse et à la salle des échanges
(métro et RER). Sur les ailes latérales du Carreau,
deux niveaux d'étages (30 000 m2) pour conserver la polyvalence
du lieu (équipements collectifs, commerces, conservatoire
de musique et un commissariat).
Avantages Garantie
d'un chantier «propre» pour maintenir les activités
commerciales existantes; fermeture des sorties de tunnel (sauf quatre),
afin de rétablir des continuités piétonnes vers
la rue de Rivoli, Beaubourg, la rue Montorgueil et la rue du Louvre;
création d'un supermarché alimentaire dans les voiries
souterraines condamnées; réaménagement des anciennes
entrées et sorties latérales du Forum. Pelouses autour
de l'église Saint-Eustache et aires de jeux thématiques,
côté rue Berger. Transformation de la Bourse de commerce
en centre de design et restaurant panoramique.
Emprise
trop importante du toit (2,3 ha), qui agit comme un couvercle entre
l'îlot Rambuteau et l'îlot Berger et occulte la perspective
sur la Bourse de la porte Lescot. La RATP juge ce projet faisable à condition
de revoir les phases techniques des travaux, afin de ne pas empêcher
la circulation des voyageurs et des chalands. Le programme manquerait
de «panache».
Un
jardin d'un seul tenant. Le toit camoufle dans les ailes latérales
les commerces et les équipements publics et permet une vue
dégagée pour les bâtiments riverains, puisque
celui-ci est placé à 9 mètres de hauteur, donc
sous le faîte des arbres.
Jean Nouvel (agence AJN) «Réparer» les
Halles pour mieux les reconquérir. Le périmètre
est agrémenté d'un jardin de 4 hectares planté d'espèces
d'Ile-de-France et s'ouvre sur le Palais-Royal par une promenade
linéaire rue du Colonel-Driant. En prime, 3 000 mètres
carrés d'espaces verts sont gagnés sur les terrasses:
un «balcon» sur Saint-Eustache est aménagé à partir
des immeubles de la rue Berger; un belvédère et une
piscine dominent Paris à 27 mètres, sur le toit-jardin
du nouveau Carreau, qui coiffe le Forum. Au-dessous, une galerie
commerciale en mezzanine et un vaste espace de circulation s'animent
par des jeux de transparence, créés entre métro
et commerces. Les issues de la salle des échanges du RER sont élargies
et simplifiées (présence de cloisons en verre pour
retrouver le chemin naturel de la sortie). Le tunnel Turbigo-rue
des Halles est conservé pour les livraisons. Autour du parvis
Saint-Eustache, restauré, trois petites places: elles bordent
un marché alimentaire permanent; un bâtiment en bois
architecturé pour abriter le conservatoire de musique, connecté par
le sous-sol; une halle accueille le pavillon des Arts (actuellement
dans le Forum) et un lieu d'exposition de l'art contemporain. A côté,
un commissariat en rotonde rappelle l'architecture de la Bourse de
commerce, qui devient un jardin d'hiver (salon de thé, journaux,
pâtissiers).
Avantages La
RATP juge ce projet réalisable, à condition de revoir
les étapes des travaux pour le confort des usagers. Le nouveau
Carreau est aéré et permet une longue perspective sur
le jardin et la Bourse de commerce. La bibliothèque, avec
ses planchers en bois et ses baies vitrées, masque le rideau
de béton de la centrale thermique et rénovera l'angle
de la rue de Turbigo. L'auditorium de poche au pied du conservatoire
de musique sert aux concerts de plein air. Implantation d'un marché aux
fleurs place des Innocents. Ecrans d'images sur les murs et le plafond
du Carreau destinés à des retransmissions sportives
et culturelles. Les entrées latérales (Saint-Eustache
et rue Berger) sont habillées de verrières couvertes
de 20 centimètres d'eau; à l'intérieur, les
murs des Escalator sont «végétalisés».
La nouvelle station Châtelet est installée rue de Rivoli,
dans un immeuble d'angle, pointe de cristal en forme de fer à repasser,
clin d'œil au Flat Iron Building, à New York. Les mètres
carrés ont été revus à la baisse.
Densité maximale.
C'est le seul projet à proposer 91 interventions sur le site.
Périmètre trop fermé. Importance du toit-terrasse
sur le Carreau (1,2 ha), accessible aux promeneurs, qu'il faudra
canaliser.
Sensation
de cohérence urbaine.
Rem Koolhaas (agence Oma) Ce
programme rétablit un équilibre entre les galeries
souterraines et la surface grâce à des pyramides de
verre coloré de 25 à 37 mètres de hauteur (de
6 à 21 modules selon le choix), parsemées sur le site.
Le plus grand nombre est prévu à l'aplomb de l'actuel
Forum. Ces «flacons» translucides, illuminés la
nuit, accueillent diverses activités (bureaux, restaurants,
magasins, équipements publics) ou servent de serres, à la
rigueur de belvédères, mais communiquent tous avec
les différents niveaux du centre commercial. La plus grande
tour est réservée à un centre du design.
L'accès
au réseau de transports se fait par une sorte de canyon à ciel
ouvert, semblable au puits central du terminal 1 de l'aéroport
de Roissy. Ce dispositif - parallèle à l'entrée
existante - permet d'avoir une vue plongeante sur les galeries marchandes
souterraines. Dans le jardin, une promenade parcourt des cercles
dessinés au sol, qui opèrent soit comme des fenêtres
pour éclairer le Forum, soit comme des terre-pleins pour les
aires de jeux, ou encore comme des parterres plantés. La Bourse
de commerce devient un office du tourisme.
Avantages L'évacuation
de la salle des échanges du métro et du RER s'effectue à l'air
libre par cette tranchée annexe. L'aménagement de la
nouvelle station de métro Châtelet (ligne 1), au coin
de la rue de Rivoli, désengorge le flux des voyageurs. Les «flacons» permettent
un accès éclaté aux galeries du centre commercial.
Les quatre entrées latérales du Forum sont préservées.
Amélioration de la gestion des flux, les pyramides créent
un lien visible entre le sous-sol et la surface, deux espaces qui
s'ignorent depuis trente ans.
Ces
pyramides ressemblent étrangement à des derricks. Plafonnées à 37
mètres, elles n'offrent pas une surface d'exploitation suffisante,
sauf si l'on en élargit la base. Les perspectives sont plombées.
Le chaland n'est plus captif, mais dispersé sur les seules
zones de commerce qui l'intéressent.
Une
architecture révolutionnaire qui place Paris à l'avant-garde.
Winy Maas (agence MVRDV) Une
multitude de miniprojets qui forment un tout, à cela près
que cette réflexion urbaine plonge l'utilisateur dans une
cinquième dimension proche du XXIIe siècle. Le traitement:
création d'un plancher artificiel en verre, à 5 mètres
de hauteur, qui occupe 40% du site. La porte Lescot est condamnée,
car cette surface vitrée et piétonne couvre le Forum
(attention aux jupes!). Pas de verdure, sinon des jardinières
géantes, «nouvelle manière»: des sapins
sont plantés dans des bacs, enserrés entre des croisillons
d'acier des structures.
L'accès
au RER-métro se fait au-dessous, par un jeu d'escaliers mécaniques;
un niveau - 6 est cependant ajouté, afin de redistribuer les
correspondances. A la surface, sur le périmètre restant,
un jardin surélevé est découpé en zones
thématiques: bois, pelouses, labyrinthe, jeux de boules, le
tout accessible par des rampes et des escaliers. Face à l'église
Saint-Eustache, un tunnel recouvert d'une verrière est reconverti
en passage parisien, où sont rétablis des commerces.
La bibliothèque, le conservatoire de musique et des magasins
se glissent sous ce podium verdoyant, au niveau de la rue. Le marché alimentaire
trouve sa place dans la rue des Halles et s'articule avec une orangerie
installée au pied du Forum. En prime, des nouveaux boulevards
de flânerie à travers les Halles pour rejoindre le Centre
Pompidou et la rue de Rivoli.
Avantages Projet
d'avant-garde et ludique pour qui aime la BD et les jeux électroniques
du type Sims, dont raffolent les enfants. Un terrain de foot à l'angle
de la rue Rambuteau, une rampe de skateboard côté rue
Berger.
Eloge
du vide revendiqué par l'architecte pour accueillir des événements
remarquables. Un concept innovant, mais irréalisable techniquement,
rejeté d'emblée par la RATP, puis par tous les partenaires,
car il ne répond pas au cahier des charges.
C'est
le seul projet à remporter un avis unanime: non.
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