AFP (15/12/04)
L'architecte Mangin sera le chef d'orchestre du réaménagement
des Halles
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15/12 /x-tad-smaller>16:03 Les Halles
de Paris vont être réaménagées sous la houlette de l'architecte français David
Mangin, mais son projet, dont seul sera conservé le cadre général, sera
fortement revu et corrigé avec notamment un concours international pour le
centre commercial qu'il couvrait d'un toit géant.
Annonçant son choix mercredi devant plus d'une centaine de journalistes
du monde entier, le maire de Paris Bertrand Delanoë a assuré que "l'avenir
des Halles a besoin d'autant de réalisme que d'ambition". "La
vie et la beauté ne peuvent s'exprimer si on a nié la réalité et
les besoins de fonctionnalité", a-t-il insisté, en expliquant
sa préférence pour un projet critiqué, y compris parmi
ses proches, comme le moins audacieux des quatre en lice.
Ayant conduit l'aménagement paysager du boulevard Richard Lenoir,
Mangin, 55 ans, est loin d'être aussi connu que les flamboyants Jean
Nouvel (France) ou Rem Koolhaas (Pays-Bas) qui étaient, avec la jeune équipe
néerlandaise conduite par Winy Maas, ses challengers.
Mais, a souligné M. Delanoë, il "faut concilier apaisement,
douceur et créativité", particulièrement dans un
quartier "blessé" par ses avatars antérieurs.
L'enjeu est un nouveau visage pour les Halles, gare géantepassagers
par jour) et centre commercial le plus rentable d'Europe, visité annuellement
par 40 millions de personnes.
Après le départ du marché alimentaire dans les années
60, cet espace a été, sous Jacques Chirac maire de Paris, l'objet
d'un réaménagement contesté d'emblée et aujourd'hui
daté et corrodé.
"cohérence"
Mangin avait dessiné un jardin d'un seul tenant, avec en son milieu
une vaste promenade ("Ramblas") et, côté ouest, un
toit de cuivre et verre de deux hectares au-dessus du forum commercial. M.
Delanoë, qui n'a jamais employé le mot de "toit", a
clairement indiqué que cette couverture géante ne serait pas
réalisée telle quelle.
Il faudra qu'elle soit "une oeuvre d'art architecturale du XXIe siècle", "légère, élégante
et lumineuse", a dit le maire, annonçant un concours international
pour la concevoir.
Le parc qui "fera l'objet d'interventions artistiques éphémères
ou durables" doit devenir un "jardin d'art paysager contemporain".
Il sera fait appel à "des artistes, paysagistes, designers, spécialistes
de la lumière".
Mangin sera donc plus chef d'orchestre que soliste dans le chantier qui s'ouvrira
au coeur de Paris. Interrogé par l'AFP, il a mis l'accent sur la nécessaire "cohérence" à réintroduire
dans les Halles, "patchwork" décousu.
Pour le maire UMP du Ier arrondissement (qui inclut les Halles) Jean-François
Legaret, la municipalité n'a pas voulu avouer qu'aucun des projets
n'était satisfaisant, et veut en réalité tout remettre
sur le métier.
"Nous n'avons pas voulu choisir une maquette ou une illusion", a pour
sa part dit M. Delanoë, reconnaissant que s'il avait "flashé" sur
les quatre projets, aucun ne lui "convenait totalement".
Le maire s'exprimait à l'issue d'une réunion décisionnaire
de la commission d'appel d'offres de la Ville (où le PS est majoritaire).
Elle a voté par quatre voix pour Mangin et deux contre (les deux UMP).
Etapes suivantes: le Conseil de Paris aura "à débattre
et à se prononcer", puisque sera recréée une Zone
d'aménagement concertée (ZAC) aux Halles.
Il a assuré que le tout serait achevé "largement avant
2012, que nous gagnions l'organisation des Jeux olympiques ou non".
Pour Jean-Pierre Caffet, adjoint PS à l'urbanisme, les travaux devraient
pouvoir commencer en 2006.
© AFP.
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