Espaces verts (juillet 2004)
[Journal de la députée du Centre de Paris,
Martine Billard]
"Il y a beaucoup d'apparences trompeuses aux Halles"
ALAIN LE GARREC
Conseiller de Paris PS.
Président de la Sem Paris-Centre
Les habitants se sont habitués à des situations dégradées,
ils composent au
quotidien. Le jardin en est un bon exemple, chacun le critique mais
l'hypothèse même de son amélioration suscite des craintes.
Les bâtiments émergents actuels sont en très mauvais état
et sont utilisés
par des équipements collectifs pour lesquels ils n'étaient
pas prévus.
Chacun veut des lieux adaptés mais ne voudrait pas les voir.
Chacun se rend compte que les parties souterraines, gare RER... ont
terriblement vieilli, ne sont plus adaptées à la masse considérable
de
populations qui y passe tous les jours et sont loin des normes de sécurité
en vigueur. Chacun veut voir ces espaces refaits, mais refuse une gêne
temporaire.
Il est apparu que si nous décidions de proposer la rénovation
de ce
quartier, il n'était pas inconcevable de lui donner aussi un sens
architectural digne du centre de la capital.
Depuis le mandat unanime du Conseil de Paris de décembre 2002 à la
Société
d'économie mixte Paris-Centre pour la rénovation du quartier
des Halles, il
y eut des dizaines de réunions entre tous les partenaires institutionnels,
professionnels ou associatifs ou simplement entre habitants.
Les quatre équipes multidisciplinaires choisies parmi 34 concurrents
par la
Commission d'appel d'offe de la Ville de Paris (Rem Koolhaas, Winny Maas,
Vavid Mangin, Jean Nouvel) ont remis leurs projets qui sont aujourd'hui
visibles par tous. Des visites avec explications d'architectes, d'urbanistes
de la Sem Paris-Centre sont organisées. Chacun peut (devrait ?) émettre
ses
avis, ses suggestions, et des synthèses seront publiées.
L'exposition des projets et de maquettes a attiré déjà plus
de 60 000
personnes et environ 7500 bulletins ont été remplis.
Ils est manifeste que les Parisiens, les Francilliens et beaucoup
d'étrangers viennent visiter cette exposition et laissent leurs impressions
par écrit avec beaucoup d'attention. Le Maire de Paris a donc décidé de
continuer pendant l'été cette concertation et la décision
qui était prévue
fin juin est repoussée à fin septembre 2004.
Quand le choix aura été fait, la concertation continuera, puisque
nous
entrerons alors dans le détail du projet. Cela fait plus de trois
ans que
nous avons sollicité les riverains, les associations, les conseils
de
quartier, je ne vois pas au nom de quoi j'arrêterais ce travail collectif.
Puisque nous nous donnons un peu plus de temps, j'en profite pour remercier
tous ceux qui se sentent concernés par ce quartier ; je dirais que
notre
travail est loin d'être terminé, mais nous aurons l'occasion
d'en reparler.
En tant qu'élu au Conseil de Paris, je suis à la disposition
de mes
concitoyens pour toutes questions.
Et si nos concitoyens reprenaient goût à l'architecture ?
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Des associations, parties prenantes à la concertation,
avaient comparé les
projets, en fonction de leurs propres priorité.
Elles ont fait connaître leurs positions avant que Bertrand Delanoë ne
repousse le délai pour choisir une équipe.
A l'initiative d'Accomplir, s'est constitué un collectif "Rénovation
des
Halles" composé d'associations de d'habitants, de commerçants,
de collectifs
d'immeubles, etc. Il reconnaît la nécessité d'une rénovation,
et prend
clairement parti pour le projet SEURA-Mangin, qui "apporte des réponses
raisonnables aux dysfonctionnements constatés" même s'il "peut
et doit être
amélioré sur certain nombre de points".
Par contre le collectif est opposé aux trois autre projets, entre
autre pour
leurs atteintes au jardin. Fin mai, le collectif comptait 26 membres,
riverains ou d'autres arrondissements parisiens.
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L'association de riverains "Paris des Halles" porte
ses critiques sur le
projet de Mangin, notamment parce qu'il "édifie près de
21000 m2 d'emprise
au sol au profit d'un hypermarché géant coiffé d'un
couvercle".
A fortiori, l'association rejette le "quasi-doublement des surfaces
commerciales" de Nouvel.
Par contre les projets de Koolhaas et Maas les ont séduits par leur
modernité" et "convaincus par leur aspect modulaire" ;
toutefois "il
conviendrait de les limiter".