La Lettre d’ACCOMPLIR n° 2 – février-mars 2003

Née dans le quartier des Halles en 1999, l’association ACCOMPLIR est ouverte
à tous les habitants du cœur de Paris qui souhaitent agir pour mieux vivre dans ce quartier

La concertation sur le projet de rénovation des Halles

Une soixantaine de personnes ont assisté à la première réunion de concertation que nous avions organisée le 5 février dernier. Jean-Jacques Gouret, représentant de l’Union des Champeaux, nous a résumé l’histoire de la première rénovation des Halles, puis Régis Clergue-Duval nous a présenté deux films sur l’histoire du « trou des Halles » et les projets d’il y a trente ans, ainsi qu’un film illustrant les quatre points majeurs du projet actuel (RATP, voirie souterraine, pavillons Willerval et Jardin), à travers la « découverte » de la maquette du quartier réalisée par la SEM Centre, que son président Alain Le Garrec nous avait aimablement autorisés à filmer.

Lors du débat animé qui a suivi, nous avons évoqué ensemble divers points qui nous tiennent à cœur, comme le fait de maintenir les équipements publics actuels, la nécessité d’améliorer la gestion du quartier piétonnier, ou encore le souhait de maintenir les habitants dans ce quartier.

Nous vous invitons à une nouvelle réunion de concertation ouverte à tous, le vendredi 28 mars de 20h30 à 23h, à la pointe Saint-Eustache (à la pointe de l’église, au carrefour des rues Rambuteau et Montmartre). Le thème sera la mixité sociale dans le quartier des Halles : le cœur de Paris a une vocation naturelle à être un véritable « forum » (pas seulement commercial), où se croisent des populations, résidentes ou non, extrêmement diverses, ce qui provoque parfois des conflits mais constitue aussi une vraie richesse. Comment tirer le meilleur parti  de cette situation très particulière ?

Au début de la séance, nous donnerons la parole à Hervé Thomas, sociologue, auteur du rapport Restructuration du Jardin des Halles : Fréquentations et usages, commandé par la Ville de Paris et publié en novembre 2002, mais aussi d’un tout récent rapport sur la gare RER et le Forum des Halles, Liens faibles et centralité urbaine, commandé par le Ministère de l’Equipement. Participeront également au débat Gilles Petits-Gats, éducateur spécialisé au centre social La Clairière ; Christophe Louis, responsable de l’antenne Paris-Centre de l’association « Aux captifs la libération » ; le capitaine Terry, chef des îlotiers du secteur des Halles ; Alain Le Garrec, président de la SEM-Centre, chargée de créer des logements sociaux et de piloter la mission d’étude sur le projet, et tous ceux d’entre vous qui voudront poser des questions ou faire des suggestions !

L’Hypermarché

s’invite dans l’Hypermusée

La société Carrefour a loué la Cour Carrée du Louvre pour y organiser le 10 mars un dîner de prestige pour 2 500 personnes ; pour l’intendance de cette soirée, elle a également été autorisée à occuper l’esplanade devant la Colonnade du Louvre pendant… quatre semaines, du 13/02 au 18/03. Cette appropriation privée d’un espace public aussi prestigieux nous paraît choquante, de même que l’occupation récurrente du Jardin des Tuileries par divers salons et manifestations privés, ou encore par la fête foraine.

Depuis des années, les habitants du 1er arrondissement réclament l’installation, dans les Tuileries, d’équipements et de jeux pour les enfants et les adolescents, car ceux-ci en manquent cruellement au centre de Paris. Il leur est régulièrement répondu que de tels équipements nuiraient au prestige de ces lieux. Nous considérons que des équipements adaptés à la fréquentation familiale et paisible du jardin compromettraient beaucoup moins son prestige que les animations commerciales que nous y observons trop fréquemment.

Nous avons donc écrit une lettre de protestation à M. Loyrette, président du Louvre, et à M. Aillagon, ministre de la Culture, et distribué des tracts place du Palais-Royal le soir même de ce repas. Nous avons par ailleurs signalé à M. Legaret, Maire du 1er, que nous partagions son indignation concernant l’esplanade de la colonnade du Louvre, mais que les foires commerciales qui envahissent régulièrement la Place Joachim du Bellay, la place René Cassin devant l’église Saint-Eustache, ou encore la place du Palais-Royal, nous paraissaient tout aussi gravement compromettre le prestige et l’agrément de ces lieux. Nous n’avons pas reçu de réponse.

Suite à nos demandes, nous avons appris que la Mairie de Paris avait réduit de moitié le « marché de Pâques » du Palais-Royal, d’une durée de 15 jours, pour lequel la mairie du 1er avait donné son accord ; en revanche, il semble que nous allons encore avoir droit à un « marché de la Fête des Mères » de 15 jours également, place Joachim du Bellay… Monsieur le Maire du 1er, pourriez-vous vous préoccuper d’autre chose que de ce qui se passe sous vos fenêtres ?

Contact : Association ACCOMPLIR

49, rue Saint-Denis Paris 1er – 01 40 28 06 21

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Le marché du secteur des Halles en panne

Lors du CICA de novembre dernier, suite à la pétition que nous avions lancée et qui avait reçu près de 1.400 signatures, Lyne Cohen-Solal, Maire-Adjointe chargée du Commerce et de l’Artisanat, s’était engagée à lancer rapidement des études de faisabilité pour un marché alimentaire de produits frais dans le secteur des Halles. Quatre mois plus tard, seulement deux études ont été réalisées, l’une sur la place René Cassin, alors qu’il était d’emblée apparu que ce site ne convenait pas, car sa déclivité gênerait l’installation des étals ; l’autre sur la rue du Colonel Driant, site pourtant écarté par les habitants en raison de son éloignement des secteurs les plus fréquentés des Halles.

Nous lui avons donc écrit pour lui demander de lancer au plus vite des études de faisabilité sur des sites qui n’apparaissent pas d’emblée comme « infaisables », et nous lui avons rappelé à cette occasion que le site qui nous paraît le plus favorable serait le début de la rue Montmartre et de la rue Turbigo, qui pourraient être fermées à la circulation les jours de marché.

Notre Conservatoire en danger ?

Beaucoup de nos adhérents sont parents d’élèves au Conservatoire du Centre et se félicitent de la variété et de la qualité des enseignements qui y sont dispensés.

Une seule ombre au tableau : les rumeurs lancées par des tracts anonymes qui cherchent à discréditer le fonctionnement actuel du Conservatoire et font planer la menace de sa fermeture prochaine. D'autres rumeurs tout aussi négatives continuent de circuler sur la gestion de l'ancienne direction.

Nous souhaitons voir cesser tous ces "on-dit", et pour cela nous avons demandé au Maire de Paris

de rendre public l'audit qu'il a diligenté l'an dernier sur d'éventuelles fautes de gestion de l'ancien directeur, écarté en septembre 2001.

Nous lui avons demandé également d’organiser une réunion publique pour expliquer aux parents d’élèves et aux habitants du centre de Paris quelle est la situation actuelle du Conservatoire, quels sont les éventuels problèmes à résoudre, et quels moyens la Ville compte se donner pour y parvenir.

A l’heure actuelle, malgré les difficultés dues à cette situation, et quoi qu’en disent les détracteurs du Conservatoire, le niveau de l’enseignement n’a absolument pas baissé, grâce à la compétence et au dévouement des personnels enseignant et administratif. On ne peut cependant pas laisser perdurer l’attentisme actuel, qui risque de les décourager, et ainsi de compromettre l’avenir de cet établissement réputé. A suivre !

Directrice de la publication :

Elisabeth Bourguinat

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