Nous sommes désolés, mais comte tenu de l'épidémie du COVID-19 nous ne pourrons pas organiser de vide-greniers ce printemps. En attendant des jours meilleurs, faites attention à vous et portez-vous bien.
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Scandale de la vente du Forum des Halles : la Cour des comptes confirme nos analyses
En janvier 2010, en nous appuyant sur des documents confidentiels de la Mairie de Paris qui nous avaient été transmis de façon anonyme, nous dénoncions la scandaleuse transaction qui se préparait, à savoir la vente du Forum des Halles à Unibail, condition exigée par le promoteur immobilier pour donner son accord à la construction de la Canopée. Nous avions publié le dessin ci-contre, et écrit à tous les conseillers de Paris pour les supplier de ne pas voter cette décision qui allait coûter des centaines de millions d’euros aux finances municipales. Nous avions aussi essayé de mobiliser Le Canard enchaîné, mais le journaliste auquel nous nous étions adressés nous avait expliqué que tant que le vote n’avait pas eu lieu, il s’agissait de supputations, et qu’il ne dénonçait pas les supputations… La droite et les écologistes ont partagé notre indignation et ont voté contre cette vente, mais la majorité socialiste et communiste l’a approuvée, et la décision a été adoptée à une courte majorité. Dans le Journal du Dimanche du 29 octobre 2010, Anne Hidalgo, alors première adjointe au maire de Paris, eut l’audace d’affirmer que la vente du Forum des Halles à Unibail était « une bonne affaire pour les Parisiens ». Le journaliste s’étonnait : « Vos alliés Verts estiment que la mairie a ‘bradé’ le centre commercial, faisant ainsi un ‘cadeau financier somptuaire’ à Unibail… », et Anne Hidalgo répondait « Je les mets au défi de détailler ce qu'ils appellent un ‘cadeau’. » Huit ans plus tard, le défi a été relevé… par la Chambre Régionale des Comptes, qui confirme toutes nos analyses de l’époque ! Dans son rapport, présenté au Conseil de Paris en octobre 2018 (en ligne sur notre site), elle détaille l’énormité de ce cadeau dans une accablante démonstration. Le rapport souligne, tout d’abord, l’incroyable légèreté avec laquelle la Mairie de Paris s’est engagée dans ce projet. Certes, au départ, le montant annoncé par l’équipe de David Mangin pour l’ensemble du programme s’élevait seulement à 200 millions d’euros : on était loin du milliard d’euros qui est le prix final de cette opération. Mais même pour 200 millions d’euros, il aurait fallu commencer par s’assurer de la participation financière d’Unibail au projet. Or, nous dit le rapport, « la contribution des exploitants du centre commercial, qui était pourtant un élément majeur du budget de l’opération, a été considérée comme de facto acquise et elle n’a pas été formalisée » (p. 19). C’est la cause fondamentale de toutes les dérives qui ont suivi. Alors que, dans toute copropriété, chacun sait que l’on commence par se mettre d’accord sur l’enveloppe budgétaire et sur la clé de répartition avant d’engager le moindre chantier, la Mairie de Paris s’est lancée dans la rénovation des Halles sans savoir qui paierait l’addition. Faute d’une convention-cadre initiale, la Ville s’est retrouvée dans une position d’extrême faiblesse, vis-à-vis d’Unibail, au moment d’obtenir le permis de construire. Comme l’explique le rapport, en tant qu’occupant des lieux jusqu’en 2055, « La société Unibail-Rodamco disposait de la capacité de bloquer les travaux » (p. 43). Elle se trouvait ainsi en position d’exercer une forme de chantage. De fait, pour donner son accord au permis de construire, Unibail a exigé que la Ville lui cède la propriété du Forum des Halles, et ceci à prix d’ami. Le montant annoncé par la Mairie de Paris pour cette vente s’élevait à 264 millions d’euros. Mais la Cour des comptes démontre qu’il a été artificiellement gonflé et n’était qu’un trompe-l’œil. En effet, une bonne partie de cette somme a été rétrocédée par la Ville au promoteur immobilier. C’est la Ville de Paris, par exemple, qui a pris en charge « l’intégralité des frais d’indemnisation des commerçants (40,6 M€) », alors que ces contrats étaient « des contrats commerciaux conclus entre les commerçants et la Société Civile du Forum des Halles de Paris, auxquels la Ville était étrangère » (p. 50). Compte tenu de ces montages en trompe-l’œil, le prix qu’Unibail a vraiment payé pour acquérir le Forum des Halles s’élève, selon le rapport, à seulement 141 millions d’euros. Or, la valeur du centre commercial déclarée par Unibail à l’article 6 du protocole de vente, avant la restauration et hors foncier, était de 752 millions d’euros ! Céder pour 141 millions d’euros un bien qui en vaut bien plus que 752, c’est réellement ce qui s’appelle vendre à prix bradé… Non seulement la Ville de Paris a été obligée de céder le Forum des Halles à Unibail ; non seulement elle le lui a cédé à prix bradé ; mais, au préalable, elle a rénové ce centre commercial entièrement à ses frais. Le rapport souligne que « Pendant plusieurs années, la Ville a mêlé, dans sa présentation du financement de l’opération, des ressources tirées de partenariats, avec des recettes attendues de ventes immobilières » (p. 20). En d’autres termes, la Mairie de Paris a prétendu que le prix d’achat du centre commercial était la contribution d’Unibail aux travaux. Mais soit on considère qu’Unibail a acheté le centre commercial pour 141 millions d’euros et a payé zéro euro pour les travaux, soit on considère qu’Unibail a acheté le centre commercial pour zéro euro et a versé 141 millions d’euros pour les travaux. On ne peut pas prétendre que les 141 millions d’euros ont servi à la fois à payer le centre commercial et à payer les travaux ! C’est pourtant ce qu’a soutenu obstinément la Mairie de Paris depuis 2010. Dans le Journal du Dimanche du 29 octobre 2010 cité au début de cet article, Anne Hidalgo affirmait donc une double contre-vérité. Non, la vente du Forum des Halles à Unibail n’a pas été une bonne affaire pour les Parisiens, car elle a été complètement bradée. Et non, Unibail n’a pas contribué aux travaux de rénovation des Halles, car ils ont été entièrement payés par le contribuable. Une autre voie était pourtant possible. S’agissant d’un projet d’utilité publique, la Ville de Paris aurait pu mettre un terme au bail à construction qui courait jusqu’à 2055, moyennant un dédommagement pour Unibail puis, à l’issue des travaux, lancer un appel d'offres et proposer un bail emphytéotique au lauréat le plus offrant. Le dédommagement consenti à Unibail aurait probablement été important, mais il aurait certainement pu être compensé par celui du bail emphytéotique accordé au nouveau preneur, s’agissant d’un centre commercial situé au cœur de Paris et entièrement rénové. C’est ce que confirme le rapport : « Si la Ville avait mis un terme de manière anticipée, comme c’était son droit, aux baux à construction, elle aurait récupéré, immédiatement après indemnisation, l’intégralité d’un patrimoine à la rentabilité économique très intéressante, selon les résultats semestriels 2017 de la société Unibail-Rodamco » (p. 49). En effet, toujours d’après le rapport, après l’ouverture de la Canopée en avril 2016, le nombre de visites a augmenté de 10 % sur douze mois, et le chiffre d’affaires des commerçants de 20 %… Au total, dans cette affaire, Unibail a obtenu à la fois le beurre, l’argent du beurre et le sourire de la crémière. Il n’a pu le faire que parce que la Ville a fait preuve d’une incroyable naïveté et d’une très grande imprudence dans la façon dont ce dossier a été géré dès le départ. On aurait pu souhaiter que la Mairie de Paris ait au moins le courage de reconnaître l’énormité de cette faute, qui a lourdement grevé les finances municipales. Mais non ! Ce n’est sans doute pas par hasard que le rapport de la Cour des Comptes a été présenté au Conseil de Paris tard dans la soirée, devant une salle pratiquement vide. Après les critiques formulées par Jean-François Legaret, maire du 1er et représentant Les Républicains, et par Jacques Boutault, maire du 2e arrondissement et représentant les Écologistes de Paris, l’adjoint de la Maire de Paris à l’urbanisme, Jean-Louis Missika, a bien voulu reconnaître explicitement que, dans cette affaire, « la Ville de Paris n'était pas en position de force pour négocier avec Unibail » (ce qui contredit les affirmations absurdes d’Anne Hidalgo en 2010 sur la « bonne affaire pour les Parisiens »). En revanche, il a rejeté la totalité de la faute sur les contrats conclus entre la Ville de Paris et le promoteur immobilier dans les années soixante-dix et quatre-vingts, au moment de la construction du Forum des Halles. C’est un peu comme si un médecin expliquait à son patient que c’est parce qu’il n’a pas mis suffisamment de pulls pendant les hivers 2017 et 2018 qu’il a attrapé un rhume en 2019… Au moment où la rénovation des Halles a été décidée, en 2002, la Mairie de Paris avait parfaitement la possibilité et même le devoir d’annoncer à Unibail son intention de lancer ce projet, de lui demander quels étaient ses souhaits dans le cadre de ce projet et à quelle hauteur il envisageait d’en financer la réalisation. Si Unibail avait souhaité y participer (ce qui était probable puisqu’il avait tenté, lui-même, de lancer une rénovation du centre commercial quelques années avant, opération que la Ville de Paris avait refusée), il fallait qu’il s’engage à accepter le permis de construire et qu’il paie sa quote-part des travaux. Si Unibail refusait d’y participer, la Ville de Paris pouvait parfaitement l’exproprier, s’agissant d’un projet d’utilité publique. À ce point du raisonnement, Jean-Louis Missika a sorti son argument massue : le fait que le dédommagement que la Ville aurait alors dû payer à Unibail avait été estimé à un milliard d’euros. C’est un gros chiffre, certes, mais la Ville a l’habitude de faire de gros investissements, et celui-ci aurait pu être particulièrement rentable. Non seulement elle aurait pu lancer un appel d'offres pour proposer un bail emphytéotique au lauréat le plus offrant (et on peut imaginer combien de candidats du monde entier auraient été intéressés par ce centre commercial situé en plein cœur de Paris), mais, en attendant, elle aurait pu percevoir les loyers faramineux qu’Unibail se met dans la poche depuis plusieurs décennies. En effet, d’après les informations que nous avions obtenues d’un des commerçants du Forum il y a quelques années, Unibail louait les magasins aux commerçants du Forum à un prix compris entre 1500 et 2000 € par mètre carré et par an, alors que le loyer qu’il payait lui-même à la Ville de Paris n’était, selon les révélations du Canard enchaîné, que de 21 € par mètre carré et par an ! Si la Ville avait exproprié Unibail, comme elle en avait le droit dans le cadre d’un projet d’utilité publique, c’est elle qui aurait touché ces sommes ! Bref, de même qu’Anne Hidalgo disait n’importe quoi en octobre 2010, Jean-Louis Missika, son digne successeur, a dit n’importe quoi en octobre 2018. Quand aurons-nous des élus qui, lorsqu’une petite association leur démontre qu’ils s’apprêtent à commettre une énorme ânerie, auront le courage de s’arrêter avant le précipice ? Et quand aurons-nous des élus qui, lorsque la Chambre Régionale des Comptes leur démontre qu’ils ont commis une énorme faute, auront le courage de l’admettre, ne serait-ce que pour nous rassurer sur le fait qu’ils ne vont pas continuer à renouveler les mêmes âneries et les mêmes fautes ? Malheureusement, ce n’est sans doute pas demain la veille, et on peut même gager que la Ville de Paris va continuer à faire d’énormes cadeaux à Unibail dans le cadre du projet Tour Triangle. On parie ?
Louis Vuitton pourrit la vie des habitants de la rue des Bourdonnais
La situation est devenue absolument infernale et invivable pour les habitants de la rue des Bourdonnais et de la rue Saint-Germain-L’Auxerrois. Victimes d’une part de la politique urbaine insensée de la Mairie de Paris qui a récemment décidé de piétonniser définitivement la rue du Pont Neuf alors que le quartier Pont Neuf Rivoli souffrait déjà de congestion automobile suite au report du trafic sur les quais hauts après la fermeture des voies sur berges, faisant ainsi de l’étroite rue des Bourdonnais le seul passage possible entre le Pont Neuf, les quais adjacents et la rue de Rivoli, et d’autre part des nuisances sonores et nocturnes provenant de l’activité économique des enseignes de la rue, particulièrement de la Société Louis Vuitton dont l’important flux de livraisons transite exclusivement par la rue des Bourdonnais. Les places de livraison étant très régulièrement occupées par leurs palettes de marchandises, les livreurs, régulièrement présents aux mêmes horaires, se voient donc contraints de stationner sur la chaussée le temps de décharger leurs marchandises. Cela entraîne de longues séries de klaxons qui affectent considérablement la santé des riverains. Par ailleurs, la rue est devenue dangereuse pour les piétons. Les motos et les scooters, souvent bloqués par les transporteurs de la société Louis Vuitton, empruntent régulièrement les trottoirs afin de s’extirper des bouchons. Plusieurs personnes ont manqué de peu d’être fauchées en sortant de leur immeuble, dont un enfant de 12 ans. S’ajoutent à ces nuisances sonores, les odeurs persistantes de carburant dans les habitations. Sans oublier les nuisances nocturnes comme la non-extinction des lumières intenses des bureaux de la société Louis Vuitton restant souvent allumées toute la nuit. Toutes ces nuisances affectent considérablement la santé des riverains épuisés et excédés. Beaucoup souffrent d’anxiété, d’insomnies. Une dame de 84 ans a même dû être hospitalisée pour de graves troubles anxieux. Qu’en est il du respect des habitants ? Sont-ils devenus indésirables dans cette zone promise aux hôtels de luxe et aux touristes ? Pour l’heure, aucune action de la Mairie de Paris pour désengorger le quartier. Quant à la Société Louis Vuitton, alertée par les riverains des nuisances causées par les livraisons et des répercussions sur la santé des habitants, elle n’a pas encore pris de mesures efficaces pour ne plus bloquer la rue et ne prévoit pas d’autres lieux de réception des marchandises que la rue des Bourdonnais.
Trottinettes électriques : en roue libre vers l’irresponsabilité !
Elles sont partout. 2018 aura vu le déploiement fulgurant de trottinettes électriques en libre service sur les trottoirs parisiens. Effet de mode ou nouvel engin de mobilité ? En tous cas, elles ne passent pas inaperçues, que ce soit dans nos rues ou aux services d’urgences : Dès l’an dernier, le nombre de blessés en trottinette a augmenté de 23%. Quand aux accidents dont les piétons sont victimes, que ce soit pour s’être faits rentrés dedans ou pour avoir trébuché à cause de ces nouveaux encombrants disséminés sur les trottoirs, aucune statistique n’est encore disponible. Les médias ont relayé la réglementation en vigueur concernant les vitesses et voies de circulation autorisées pour la variété d’engins apparus ces dernières années : le vélo, électrique ou non, est considéré comme un véhicule. Sa circulation est autorisée sur la chaussée, et bien sûr sur les pistes cyclables. A Paris, en présence d’un feu et lorsque c’est précisé au carrefour, il est autorisé à « tourner à droite » même si le feu est rouge. Et il peut emprunter une voie en sens interdit lorsque c’est indiqué. La circulation sur le trottoir est interdite, sauf si la route est pavée, en réfection ou que vous avez moins de 8 ans (le cycliste, pas le vélo !). Mais il ne faut pas dépasser les 6 km/h. La trottinette classique est interdite de chaussée et de piste cyclable. Seul le trottoir lui est autorisé, mais uniquement à l’allure de la marche, sans dépasser les 6 km/h. Plus rapide, son équivalent électrique peut atteindre les 30 km/h, elle n’est donc pas autorisée sur les trottoirs. Mais elle n’est pas autorisée sur la chaussée non plus ! Car il faudrait qu’elle dispose d’un siège et soit homologuée. Elle est tolérée, pour l’heure, sur les pistes cyclables, mais cela n’apporte aucune garantie, car en cas d’accident, les assureurs ne connaissent pas cette notion de « tolérance ». Enfin, les monoroues et les hoverboard sont limités aux trottoirs, mais à 6 km/h maximum. Nous en voyons pourtant régulièrement débouler à vive allure, sur la rue ou le trottoir. Or, en l’absence de respect de la réglementation, c’est la seule responsabilité de l’utilisateur de ces engins qui est en jeu : un comportement mettant la vie d’autrui en danger est puni de 15.000 euros et d’un an de prison. Quant à la responsabilité des loueurs de trottinettes, les autorités semblent bien silencieuses sur le sujet. Pourtant, ce sont ces loueurs qui les ont déposées sans se soucier de l’impact ni expliquer les règles d’utilisation.
La ressourcerie a ré-ouvert
Outre ses fonctions classiques : récupération des objets et des vêtements dont vous souhaitez vous séparer et revente en boutique, cette ressourcerie offre de nouvelles fonctionnalités : Elle intègre un studio de design où l’on crée des objets à partir de déchets (tapis, pulls brodés..). Elle répare gratuitement des produits électroménagers une fois par mois. Elle offre un lieu de rendez-vous pour les particuliers autour d’un bon café. La ressourcerie c’est également un lieu qui s’offre à vous pour y développer une activité, ou un partenariat si vous êtes une association, et vous pouvez y faire du bénévolat. C’est un lieu convivial, ouvert et participatif où les raisons d’y faire un tour ne manquent pas. D’autant plus que le produit de ces activités revient toujours aux plus démunis. La ressourcerie l'Alternative co-gérée par Héloïse Bertrand et Léo Duplan, travaille sur le périmètre des 4 premiers arrondissements. Ouverte du mardi au samedi de 11h à 19h30, elle se situe au 13 rue Léopold Bellan (près du gymnase) et si vous souhaitez en savoir plus n’hésitez pas à consulter leur site : https://www.facebook.com/ressourceriealternative.
Prochaine date pour la réparation d’objet, samedi 24 novembre de 14h à 18h.
La fontaine des Innocents vouée à disparaitre ?
Il y a quelques années Accomplir a eu l’idée de lancer un appel aux dons privés (particuliers, associations) pour la rénovation de la Fontaine des Innocents. Peu de temps après, le Conseil de Paris a voté en novembre 2014 un budget de 4 M€ pour remettre ce monument du 16ème siècle en état. Nous étions ravis par cette décision. Hélas, rien n’a été fait ! Interrogée sur ce sujet en décembre 2016, la Mairie de Paris a répondu qu’elle lançait une nouvelle étude de faisabilité et nous avons appris tout récemment qu’elle n’envisageait plus de régler la facture toute seule et qu’elle cherchait à partager les frais avec d’autres partenaires : c’est normal, quand on a dépensé 1 milliard pour la Canopée, on devient économe…Comme souvent, la Mairie de Paris se contente de promesses et pendant ce temps la Fontaine des Innocents se dégrade chaque jour un peu plus.
Fusion des arrondissements
Nous nous interrogions dans notre numéro 112 sur le devenir des bâtiments rendus vacants par la future fusion des premier, deuxième, troisième et quatrième arrondissements et proposions de constituer un atelier. Visiblement, la Mairie lit notre Lettre ou en tous cas a eu la même idée ! Un premier atelier se tient le 6 novembre et Accomplir y participera. Deux autres sont programmés en 2019, sur les thèmes de la démocratie participative, du découpage des nouveaux secteurs et enfin des services dans les bâtiments libérés.
La Fondation Cartier prendra ses quartiers en 2023
Nous avions fait part de notre circonspection, dans la Lettre d’Accomplir numéro 107, face au projet d’un nouveau centre commercial au Louvre des Antiquaires. Abandonné, ce projet devrait laisser place, d’ici 2023, à la Fondation Cartier qui prendrait possession de 14.000 m2, répartis entre le sous-sol, le rez-de-chaussée et le premier étage de l’ensemble idéalement situé entre les rues du Louvre, St Honoré et Marengo et la place du Palais Royal. L’immeuble du boulevard Raspail, jugé trop exigu pour la fondation (1200 m2), sera converti en bureaux. Jean Nouvel sera en charge du projet, qui accueillera les collections permanentes et temporaires de la Fondation. Fondation Pinault à la Bourse du Commerce, Fondation Cartier, voilà de quoi réjouir les amateurs d’art. En espérant que les infrastructures d’accès seront à la hauteur, que les flux de visiteurs et leur impact sur le quartier auront été bien réfléchis…. Bien que très réglementé, le stationnement rue Saint-Honoré des autocars déchargeant leurs flots de touristes à destination du Louvre ne se résorbe pas.
35ème vide-greniers des Halles
Le 35ème vide-greniers des Halles organisé par l'Association Accomplir aura lieu le samedi 29 septembre 2018 de 9h00 à 18h30. Il se tiendra place René Cassin et rue Rambuteau, le long de l'église Saint-Eustache.
Pour exposer sur ce vide-greniers il faut impérativement remplir deux conditions : être un particulier et habiter un des quatre premiers arrondissements de Paris.
Le prix du stand de 2m : 20€
Les inscriptions se feront le samedi 22 septembre 2018 de 10h à 12h place René Cassin le long de l'église Saint-Eustache. Inutile de téléphoner ou de nous écrire.
Merci de votre compréhension.
Les documents à télécharger :
- le bulletin d'inscription et le règlement
- le plan
- l'affiche
Fracas et frayeur rue de l’Arbre-Sec
Un terrible accident s’est produit le 8 juin dernier, et il aurait pu finir en drame humain. C’est un mercredi vers midi que l’immeuble en chantier du 24 rue de l’Arbre-Sec, propriété de la Samaritaine, s’est effondré, entrainant dans sa chute une partie de la façade de l’immeuble mitoyen du 10 rue Baillet, copropriété habitée ne faisant pas partie de l’îlot Samaritaine.
Ces habitants de l’immeuble, dont les pans de murs de certaines pièces ont disparu dans la chute, tout comme les enfants et les encadrants de l’école de la rue de l’Arbre-Sec, ceux de la crèche et les usagers du Musée en Herbe, ont miraculeusement échappé à cet accident. Tout aussi miraculeusement, aucune victime n’est à déplorer non plus parmi les passants de la rue ou sur le chantier lui même.
Mais les dégâts matériels sont bien là, entrainant la délocalisation de l’école, la fermeture de la crèche et du Musée en Herbes et celle de la rue pour une longue période. La traumatisme est aussi humain : le stress, a postériori, pour les enfants, les enseignants et les animateurs de l’école, les parents, les passants. Mais aussi les conséquences irréversibles pour les occupants de l’immeuble du 10 rue Baillet, qui ont dû être relogés dans l’urgence et ont perdu l’usage de leur bien.
Rappelons que cet événement est le point d’orgue d’une longue lutte et d’alertes répétées face à ce chantier de très grande ampleur, qui a fait l’objet de plusieurs recours (http://www.collectif-samaritaine.fr).
Nos pensées vont tout particulièrement à Dominique, relogée temporairement suite à cet accident et qui a mené une lutte sans relâche face à ce chantier colossal et les nuisances qu’il génère.
Nous vous tiendrons bien sûr informés des suites, notamment judiciaires, qui seront données à cet événement.
Comité de suivi du chantier des Halles : Fin de la concertation ?
La SEM ParisSeine nous a informé que la réunion du Comité de suivi du chantier des Halles programmée le 18 septembre sera la dernière, étant prévu que les réunions de concertation avec les riverains prenaient fin avec la livraison du jardin.
Or, que constatons-nous ?
- Que le jardin n’est toujours pas terminé, alors que
l’inauguration de ce dernier a déjà eu lieu - Que nous n’avons pas reçu le bilan annuel 2017 des travaux
- Que les pannes des ascenseurs et des escaliers mécaniques
sont toujours aussi fréquentes - Que nous n’avons pas de précisions sur l’étanchéité du
toit de la Canopée - Que la protection annoncée de la cascade n’a toujours
pas été installée - Que les travaux d’aménagement de la place Joachim
du Bellay prévus fin 2017 n’ont même pas commencé - Qu’on ne parle plus de la rénovation de la fontaine
des Innocents, pourtant budgétée par la Ville
A qui les riverains pourront-ils s’adresser dorénavant pour obtenir les réponses à leurs questions ?
Quel avenir pour la Mairie du 1er ? Mobilisons-nous !
Nous vous présentions dans le n° 110 de la Lettre d’Accomplir le projet de fusion des premier, deuxième, troisième et quatrième arrondissements de Paris. Cette fusion est prévue d’ici 2020, Une consultation a été menée pour le choix du nom du futur arrondissement - même si les codes postaux demeureront identiques - et des discussions sont en cours pour le choix de la localisation de la future Mairie d’arrondissement. Si certains y voient une portée symbolique et se mobilisent pour conserver la fonction de Mairie, et l’accueillir dans « leur » secteur, c’est, pour notre part, le devenir des 3 autres bâtiments libérés qui nous intéresse. Curieusement, c’est de cette question dont on parle peu. On imagine mal pourtant que ces bâtiments de grand style, idéalement localisés et bien desservis, aux surfaces conséquentes, ne fassent pas l’objet de projets de reconversion. La Mairie du premier arrondissement, place du Louvre, jouit d’un positionnement idéal, avec vue imprenable, de plusieurs cours intérieures, d’une terrasse avec vue sur le Louvre… N’est-ce pas l’occasion d’inventer de nouveaux usages pour ce lieu et le rendre davantage accessible aux habitants de l’arrondissement ? Agrandissement de l’école de l’Arbre-Sec, centre de loisirs, extension pour le Musée en Herbe, bibliothèque, université inter-âges, centre d’apprentissage et de familiarisation aux nouvelles technologies, salle des fêtes
Mobilisons-nous pour proposer les futures affectations pour ce bâtiment. Nous pourrions proposer un projet d’ampleur et cohérent, porté par les habitants. Si vous êtes intéressé, prenez contact avec nous à et nous organiserons un atelier, à l’automne, afin de construire collectivement le projet que nous pourrions porter.
34ème vide-greniers - gallerie de photos
Vous pouvez accéder à des version en plus haute qualité ici.
Jardin des Halles : interview d'Elisabeth Bourguinat par FR3
FR3 a interviewé samedi 19 mai 2018 Elisabeth Bourguinat d'Accomplir, Jean-François Legaret Maire du 1er arrondissement et Jacques Baudrier de la ville de Paris afin de faire un bilan du jardin des Halles. Voici l'émission correspondante :
Quelques photos prises sur place :
34ème vide-greniers des Halles
Le 34ème vide-greniers des Halles organisé par l'Association Accomplir aura lieu le samedi 2 juin 2018 de 9h00 à 18h30. Il se tiendra place René Cassin et rue Rambuteau, le long de l'église Saint-Eustache.
Pour exposer sur ce vide-greniers il faut impérativement remplir deux conditions : être un particulier et habiter un des quatre premiers arrondissements de Paris.
Le prix du stand de 2m : 20€
Les inscriptions se feront le samedi 26 mai 2018 de 10h à 12h place René Cassin le long de l'église Saint-Eustache. Inutile de téléphoner ou de nous écrire.
Merci de votre compréhension.
Les documents à télécharger :
- le bulletin d'inscription et le règlement
- le plan
Jardin Nelson Mandela : l’heure du bilan
Après huit longues années de travaux, le Jardin Nelson Mandela (anciennement dénommé Jardin des Halles) est sur le point d’être rendu accessible dans sa quasi totalité à ses usagers. Il est maintenant temps de tirer le bilan de son réaménagement. Représentée dès l’origine du projet (2003 !) dans les instances de concertation puis de suivi, l’Association Accomplir est probablement l’une des mieux placées pour porter un regard documenté et avisé sur le résultat de ce projet. C’est ce bilan illustré que nous vous proposons pour ce numéro spécial de la Lettre d’Accomplir.
Un jardin qui aurait pu disparaître !
Notre premier et principal motif de satisfaction, c’est qu’un espace public, avec de la verdure, ait été maintenu aux Halles. En effet, dans le projet qui avait la préférence de la Mairie de Paris en 2004, celui de Koolhaas, 21 tours de verre de 25 à 37 mètres de haut ainsi qu’un grand « canyon » devaient prendre place dans le jardin, réduit à quelques plates-bandes entre les allées desservant ces tours… À l’époque, nous avons constitué un collectif d’une trentaine d’associations avec un seul mot d’ordre « Le jardin des Halles n’est pas un terrain constructible ». Aujourd’hui, même si l’aménagement du jardin fait ressortir divers problèmes qui, pour la plupart, auraient pu être évités, nous sommes heureux d’avoir réussi à préserver un espace de respiration, de verdure et de calme dans ce quartier extrêmement dense et animé.
Un défi : accueillir des foules de visiteurs
La contrepartie du besoin d’espace vert très fort auquel répond ce jardin, c’est qu’il est extrêmement sollicité, aujourd’hui comme hier, ce qui met les zones végétalisées à rude épreuve. La solution retenue dans l’ancien jardin consistait à multiplier les allées pour éviter le piétinement des pelouses et à protéger les plates-bandes par des petits grillages afin d’éviter qu’elles soient malmenées. Certaines pelouses étaient également encloses et réservées aux jeux d’enfants. L’architecte du nouveau jardin a préféré réduire le nombre des allées et supprimer toutes les plates-bandes encloses afin de rendre le jardin « entièrement accessible », ce qui revenait à ignorer le problème de la sur-fréquentation du jardin et ses conséquences.
D’une promesse champêtre à une banale pelouse
Sur le papier, on nous promettait « un jardin plus écologique », « un espace ouvert, une prairie », « une clairière au cœur de Paris » et « des circulations facilitées ». Les premiers visuels étaient effectivement prometteurs : une pelouse qui descendait jusque sous la canopée, de grands espaces d’herbes et de fleurs champêtres multicolores dans lesquels gambader et se prélasser, ouverts toute l’année. Forts de la volonté affichée de rendre tout le jardin « accessible », nos apprentis jardiniers ont supprimé les parterres de fleurs accusés d’être « inaccessibles ». Ils ont toutefois été obligés de protéger par des « grillettes » en tôle les grandes graminées et fleurs champêtres dont ils avaient parsemé leur prairie. De piètre qualité, ces « grillettes » ont vite rouillé après avoir gondolé tout un été, pour finalement disparaître… Et les fleurs champêtres ont laissé place à une banale pelouse verte uniforme. Celle-ci était censée rester ouverte toute l’année, mais ce ne sera possible que lorsqu’une herbe magique, résistante aux saisons et à un usage intensif par les passants, aura été inventée. D’ici là, nous aurons des « pelouses au repos » du mois d’octobre au mois d’avril, malgré les dénégations de nos interlocuteurs, et un mélange de terre, de boue et d’herbe agonisante dès la mi-juillet.
Les encombrantes émergences du sous-sol
Les concepteurs du jardin ont également négligé un détail pourtant très important. D’innombrables émergences du sous-sol parsèment le jardin : bouches d’aération, verrières, sorties de secours des commerces et équipements souterrains, ascenseurs, etc. Autrefois dissimulées par des pergolas couvertes de verdure ou élégamment intégrés au paysage, comme les délicates pyramides qui éclairaient la piscine, ces émergences prennent désormais la forme de vulgaires grilles métalliques ou de soupiraux géants qui viennent trouer la pelouse. En raison de problèmes d’étanchéité et de sécurité, les grandes verrières plates censées être dissimulées par les hautes herbes ont dû être inclinées et protégées par des structures complexes faites de grillage, de béton et de barrières. Résultat : on ne voit plus que cela, et ce n’est pas franchement décoratif… D’autant qu’une partie de ces émergences ont été habillées de béton : sans doute l’architecte ignorait-il que c’est un support idéal pour l’expression graphique de nos jeunes concitoyens ? Résultat, des graffitis plus ou moins heureux viennent désormais compléter son œuvre… Et la ville ne donne pas vraiment l’impression de s’empresser à nettoyer les nouveaux aménagements.
Un faux plat
Dans sa volonté de rendre le jardin plus accessible, l’architecte a décidé de le rendre entièrement plat. Or il existe un dénivelé inévitable entre la dalle de béton qui couvre le centre commercial construit dans les années 80 et l’entrée de l’église qui date de 1532, époque où le sol de la ville était beaucoup plus bas. C’est pour cette raison que l’aménageur précédent avait donné une forme de « coquille » à l’accès de la Porte du Jour et de la place René Cassin, ce qui permettait de conjuguer en douceur ces niveaux différents. Le nouvel architecte du jardin ayant nié cette réalité, il faut désormais monter une dizaine de marches pour se rendre sur le jardin depuis la rue Rambuteau, pourtant rue majeure du quartier. Conséquence paradoxale d’une volonté d’accessibilité un peu trop dogmatique, les seuls accès possibles pour les personnes à mobilité réduite se trouvent désormais au niveau de la rue Coquillère à l’ouest, et de la rue Montorgueil à l’est. Rien au milieu, pourtant point focal de la fameuse « clairière ». La « coquille » de la place René Cassin a été comblée pour en faire un escalier montant en « pas de mule », entouré de gradins suffisamment inconfortables pour faire fuir cet endroit qui auparavant constituait une sorte d’auditorium naturel, convivial et baigné de lumière dans l’axe de la porte de l’église Saint Eustache. De même, lorsque l’on souhaite accéder au Forum depuis la rue du Jour, il faut désormais monter avant de redescendre, alors qu’antérieurement l’accès se faisait de plain-pied et en pente douce.
Une erreur d’orientation
L’architecte paysagiste voulait imposer « de nouvelles trajectoires piétonnes » avec une grande et large allée centrale est-ouest, doublée de deux allées plus étroites sur les côtés. Avec les rues Berger et Rambuteau, cela faisait cinq voies de circulation est-ouest ! Comme l’architecte de la Canopée, il était convaincu que désormais, l’entrée principale du Forum des Halles se ferait côté jardin, d’où l’escalier monumental de la Canopée, son énorme parvis bétonné et la grande allée. Chacun peut constater aujourd’hui que c’est encore et toujours du côté Lescot que les visiteurs entrent principalement dans le Forum. La grande allée centrale va donc de l’arrière de la Canopée à l’arrière de la Bourse de Commerce, qui va devenir le musée de la Collection Pinault mais conservera son entrée principale côté rue du Louvre. Elle est clairement boudée par les piétons et on ne peut que regretter cette vaste étendue inutilement bétonnée au détriment de la végétation. L’architecte a tout simplement fait une erreur d’orientation !
Dès les premiers plans, nous avions fait valoir que les piétons circulaient essentiellement dans le sens nord-sud, pour rejoindre les bureaux et les commerces du 2ème arrondissement ou encore la rue de Rivoli. Nous nous sommes particulièrement battus en faveur du maintien de l’axe naturel de circulation qui relie la rue des Prouvaires à Saint Eustache, un lien ininterrompu depuis le XIIIème siècle entre la Seine et l’église, à la fois perspective remarquable et cheminement logique pour tous, visiteurs et habitants. Après de longues batailles, la raison a finalement gagné, puisque, à la suite d’une pétition organisée récemment par les commerçants, la Mairie de Paris a finalement annoncé le maintien de cette traversée nord-sud.
Le béton au détriment de la végétation
Dans son ancien aménagement, le jardin se prolongeait jusqu’à la place des Innocents, avec des pergolas couvertes de rosiers et de vigne vierge, et s’avançait même au milieu des pavillons Willerval, avec de grands massifs de rhododendrons entourant le « cratère » du Forum. Non seulement la Canopée prend beaucoup plus de place que les anciens bâtiments, mais son sol bétonné se poursuit sur l’immense parvis et la grande allée centrale, puis à nouveau sur le parvis disproportionné situé devant la Bourse de commerce. L’architecte avait promis un jardin beaucoup plus végétalisé mais, objectivement, c’est le béton qui a gagné ! Certes, les enfants tirent profit de ces surfaces bétonnées pour jouer au ballon ou à la trotinette, mais sans doute aurait-on pu trouver un meilleur compromis entre zones de jeux et espaces végétalisés.
Du mobilier et des matériaux pas vraiment pensés
Un de nos (rares) motifs de satisfaction dans le nouveau jardin est le grand nombre de bancs, de chaises et d’aménagements permettant de s’asseoir : nous avions fait valoir que c’était un des mérites de l’ancien jardin et demandé qu’il soit reconduit. En revanche, on peut regretter le matériau qui a été choisi, à nouveau du béton, qui se prête aux tags et doit être régulièrement repeint. Ces bancs attirent également les adeptes du skateboard et il a fallu y ajouter de petites protubérances en métal pour les décourager… et écorcher les fesses de ceux qui s’y assoient. Il faut désormais viser juste pour s’y reposer, mais aussi viser la bonne saison : leur forme a une fâcheuse tendance à retenir l’eau de pluie à la mauvaise saison et, lorsqu’il fait chaud, le matériau et la couleur les rendent rapidement brûlants. Une grande absente de ce jardin : l’eau. Certes, des miroirs d’eau avec brumisateurs ont été prévus sur le parvis de la Canopée. Mais pas de quoi nous consoler de la disparition des nombreux réseaux de fontaines qui agrémentaient et rafraîchissaient l’ancien jardin… D’autres équipements pourtant indispensables font également défaut : aucun attache-vélo n’existe dans le périmètre immédiat du jardin. Résultat, les cyclistes se rabattent sur ce qu’ils trouvent pour parquer leur monture : c’est ainsi que les rampes d’escaliers ont été détournées de leur usage, au détriment des personnes à mobilité réduite.
Bilan mitigé pour les enfants
Les premiers plans du nouveau jardin ne comportaient carrément aucune aire de jeux pour les enfants ! Nous avons dû nous battre pour obtenir que des espaces spécifiques leur soient accordés, de la même surface qu’avant, et qu’ils soient enclos car, au départ, l’architecte voulait les laisser ouverts… Ceux qui ont connu le jardin Lalanne, petit paradis conçu par une artiste de renom, auront beaucoup de mal à se consoler avec l’aire de jeux dédiée aux enfants de 7 à 11 ans et censé
e le remplacer. Alors que le jardin Lalanne était un espace d’éveil et de liberté, le nouveau square est un lieu d’apprentissage de l’interdit : composé de matériaux et d’équipements jugés dangereux, il est parsemé d’avertissements et d’interdictions.
Quant aux grilles qui entourent ce jardin, censées assurer la sécurité des enfants, elles se sont révélées elles-mêmes dangereuses, ( outre le fait que des adultes les faisaient enjamber par des enfants en dehors des heures ) ! Il a fallu les doubler, voire les tripler avec des grillages additionnels. L’aire de jeux des tout-petits, ouverte récemment, semble mieux conçue.mais est déjà saturée dés qu’il fait beau !
Les locaux plutôt encombrants des jardiniers
Dans l’ancien aménagement, les locaux des jardiniers avaient été installés en sous-sol et étaient desservis par une allée en forme de rampe qui conduisait à l’enclos fleuri des pyramidions, que l’on pouvait admirer depuis la passerelle qui le surmontait. Aujourd’hui, une large portion de la partie sud-ouest du jardin est occupée par ces locaux. Des clôtures en tôle découpée masquent imparfaitement le bric à brac de la direction des espaces verts, mais en revanche bouchent les perspectives et font obstacle à la circulation des piétons. Le remplacement des pergolas végétalisées par cette avalanche de métal est un comble, s’agissant des locaux du service des « espaces verts », et une contradiction de plus avec le projet initial.
La sécurité, pas vraiment anticipée
Des problèmes de sécurité ont également surgi : il a fallu composer avec le risque de véhicules pénétrant dans un jardin devenu beaucoup plus accessible que lorsqu’il était vallonné et parcouru de réseaux de fontaines. Une série de bacs à fleurs disparates a été déposée ça et là, sans réelle cohérence avec le style global, dans le seul but d’éviter les intrusions motorisées.
Levons les yeux…
Tant d’erreurs de conception laissent le sentiment d’un grand gâchis. Manifestement, l’architecte ne s’est guère préoccupé des usagers de son futur jardin. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir essayé de l’alerter sur les problèmes que poseraient son approche un peu trop dogmatique… Même les élus ont semblé impuissants à imposer ne serait-ce que le maintien de l’ancienne place Cassin. Cela dit, la densité du quartier et l’afflux des usagers de la gare font que, malgré sa médiocrité, le jardin Nelson Mandela est et restera probablement très fréquenté. Nous avons obtenu le maintien d’un espace vert aux Halles et c’est l’une de nos plus grandes victoires. Si la vue du béton omniprésent et l’absence de fleurs et de fontaines sont une grosse déception, il nous reste la possibilité de lever les yeux et d’admirer la façade nouvellement rénovée de Saint Eustache, dont la splendeur semble narguer les architectes modernes…
Chacun trouve sa place à la Médiathèque
Voilà bientôt six mois que Sophie Bobet a pris la direction de la Médiathèque de la Canopée. A la tête d’une équipe de 20 bibliothécaires augmentée de deux jeunes en service civique et forte de son expérience à la BNF puis à la bibliothèque Marguerite Yourcenar (15ème) elle poursuit les activités mises en place par Romain Gaillard son prédécesseur et se passionne pour le lancement de nouveaux projets. Particulièrement soucieuse de l’ouverture à tous, elle diversifie les propositions afin de toucher tous les publics. Ainsi, la « porteuse » Julie D. se déplace à domicile pour des lectures aux personnes âgées ou temporairement empêchées de se déplacer. Julie S. anime le dispositif « Main tendue » à l’attention des personnes isolées ou en situation de précarité. Des partenariats avec Cerise (pour l’accueil des nounous à la bibliothèque des petits), avec La Clairière pour des animations, avec les Restos du Cœur (pour la lecture aux enfants), avec le collège Poquelin (pour l’animation de groupes sourds et malentendants) témoignent de l’implication de l’équipe. Afin de faire tomber les barrières qui tiennent la culture à distance, plusieurs projets sont envisagés : des ateliers numériques, des ateliers de conversation pour les publics non francophones. Outre une riche programmation culturelle, la Médiathèque souhaite organiser des débats citoyens autour de questions d’actualité afin de favoriser la rencontre des publics. Elle propose aussi un service de troc de livres : venir déposer des livres, en prendre d’autres… ainsi qu’une grainothèque sur le même principe, afin de sensibiliser à notre environnement. Une pièce d’identité et une adresse suffisent pour s’inscrire à la Médiathèque et pour être au courant de toutes les animations grâce à l’info lettre.
Du neuf autour de la Samaritaine, et c’est pas du luxe !
Alors que les travaux de la Samaritaine se poursuivent (s’éternisent), la ville devrait entamer d’ici la fin de l’année 2018 le réaménagement et la réfection des espaces publics du périmètre situé entre les rues du Pont Neuf, de l’Amiral de Colligny, de Rivoli et les quais, afin notamment de réduire la circulation automobile dans ce quartier et améliorer le cadre de vie, sinistré par plus de 12 ans de fermeture (fin de l’activité du grand magasin en 2005, début des travaux en 2015). La placette située dans l’axe du Pont Neuf va bénéficier de la disparition de la trémie de la voirie des halles et du démontage de la citée de chantier. Cet espace rendu aux piétons sera agrémenté d’un jet d’eau, de magnolias qui remplaceront les 7 platanes et accueillera des bancs ainsi que le kiosque à journaux qui jouxtait auparavant la bouche du métro Pont Neuf. Petit bémol, l’installation de toilettes publics n’est malheureusement pas envisagée. Les rues Bailleul et de la Monnaie seront piétonnes. La circulation des bus se fera par la rue du Pont Neuf, et non plus par la rue de la Monnaie. La rue de l’Arbre Sec, pour sa portion entre la Seine et la rue de Rivoli, deviendra « zone de rencontres » (circulation automobile réduite, et vitesse réduite à 20km/h), son sens de circulation sera inversé et ses trottoirs élargis. Ce qui est une très bonne chose pour les élèves de l’école de l’Arbre Sec et leurs parents. Enfin, le stationnement en épi rue des Prêtres Saint Germain l’Auxerrois sera supprimé, les trottoirs élargis, avec des passages piétons surélevés.
Plus d’information sur le site collectif-samaritaine.
4, 3, 2, 1… restez.
Dès les prochaines élections municipales de 2020, les quatre arrondissements du centre de Paris seront regroupés : un seul maire et un seul conseil d’arrondissement pour remplacer ceux des 1er, 2ème, 3ème et 4ème, une seule « mairie » et, nous dit-on, une meilleure représentativité.
Il faut reconnaitre que la carte parisienne n’avait pas évolué depuis 1860, tandis que la démographie, les besoins et les services ont bien changé. Exemple frappant, le 1er arrondissement qui compte aujourd’hui un peu plus de 17.000 habitants, en accueillait 5 fois plus (85.000) en 1861 !
En regroupant les instances de décision, mais aussi les services, le prochain maire d’arrondissement et son conseil municipal devraient avoir plus de poids à l’Hôtel de Ville face aux arrondissements plus importants. A titre indicatif, pour le 15ème arrondissement, on dénombre 240.000 habitants représentés par 30 élus dont 18 siègent au Conseil de Paris quand le 1er arrondissement compte 11 élus dont un seul d’entre eux siège au Conseil de Paris.La réforme, qui s’inscrit dans le cadre de la loi du 28 février 2017 et qui doit faire l’objet d’une concertation jusqu’au 31 décembre 2018, devrait aussi permettre un renforcement des prérogatives du maire d’arrondissement en matière de propreté, de lutte contre les incivilités ou de politique de la ville. La localisation, et donc le choix entre les 4 mairies actuelles, n’est pas encore décidée et doit aussi être débattue dans le cadre de cette concertation. La ville annonce cependant que les 3 autres bâtiments accueilleront toujours des services publics parisiens, notamment pour les démarches administratives. Accomplir suivra avec intérêt et vigilance la préparation de cette réforme, et en particulier les conditions de sa mise en oeuvre concrète : nous souhaitons tout particulièrement qu’elle soit l’occasion d’une amélioration tangible des services de proximité et du cadre de vie, sans dégradation des conditions d’accueil pour les démarches administratives. Enfin, une précision : la numérotation et les codes postaux ne changeront pas : il y aura toujours des habitants du 1er, du 2ème, du 3ème et du 4ème. Et n’en déplaise au 19ème arrondissement, il ne deviendra pas le 16ème !
Revue de presse : rions un peu avec le Syndicat des discothèques et lieux de loisirs
Comas éthyliques, overdoses, attroupements, troubles de voisinage, nuisances sonores… A en croire le président du syndicat en question, tout cela pourrait très bien arriver « dans un lycée, un cinéma », ou même chez vous… et d’ailleurs, si cela arrivait chez vous, pourquoi devriez vous être responsables (« on ne peut pas être derrière chaque client… La responsabilité du consommateur ne doit pas être transférée vers les établissements ») ? C’est en substance ce qu’il a déclaré dans un article du Parisien. Alors pourquoi enquiquiner les patrons de bars et boîtes ?
Et d’ailleurs, nous dit-il, « si on veut protéger nos enfants, il vaut mieux les laisser sortir dans des structures comme les nôtres plutôt que dans des lieux alternatifs ». C’est bien connu, les boîtes de nuit, c’est un peu le centre aéré de la vie urbaine. Et si il reconnait qu’il existe un problème de nuisances sonores, en citant des « défaillances : des isolements qui ne sont pas bons, des limiteurs qui ne sont pas bien réglés » elles sont dues, selon lui, à « une forme de racisme anti-jeunes. Nous sommes un pays vieillissant, avec une population âgée, il y a des plaintes liées à un conflit générationnel ».
Cet expert de la mauvaise foi ignore donc que les habitants de Paris sont plutôt jeunes (34% de 20 à 39 ans, la moyenne nationale étant à 24% selon le recensement 2017), et que ce sont aussi les actifs, les jeunes parents avec enfants (12,8 naissances par an pour 1000 habitants à Paris, la moyenne nationale étant de 11,8%), qui s’inquiètent de ces dérives et n’en peuvent plus du bruit.